Cela ne veut pas dire que la théologie soit en mesure de dire quelle énergie employer, quels modes de production développer, ni quelle alimentation favoriser. En revanche, la théologie doit s’intéresser de près à ce que l’écologie permet d’interroger et de remettre en cause quant à son fonds de vérité.
Par exemple, la situation dans les zones de sécheresse ne peut manquer d’interroger la providence divine compte tenu des millions de morts de faim et de soif que nous déplorons. Les phénomènes climatiques, les séismes, les éruptions volcaniques, qui sont la cause d’autres morts, ne peuvent manquer d’interroger la maîtrise de Dieu sur la nature. Quand nous constatons que des matières premières viennent à manquer, que des stocks s’épuisent irrémédiablement, cela ne peut manquer d’interroger le pouvoir créateur de Dieu qui n’est donc pas capable de fabriquer à partir de rien (ex nihilo), ni de détruire ce qui est toxique, comme les déchets plastiques. Nous pourrions ajouter que l’océan pacifique après l’incident nucléaire de Fukushima ou l’air chargé de plomb sur l’île de la cité à Paris interrogent Dieu sur sa capacité à purifier.
Le dialogue entre écologie et théologie est précieux pour les théologiens qui ont le souci de la vérité dans leur discipline. Il est fructueux aussi pour les amoureux de ce monde qui pourront entendre parler de Dieu comme ce qui nous rend capables d’apporter des réponses personnelles aux défis actuels. L’homme biblique est un être responsable qui dit : « me voici ». Il ne considère pas que le monde ira mieux parce que l’humanité aura quitté la scène, mais parce qu’elle aura retrouvé le sens de la création qui est un temple où chacun est agent de la providence et continue à injecter dans le monde de nouvelles possibilités.
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