Cette question que Jésus adresse à ses disciples fait partie des citations bibliques les plus connues. Son retentissement est légitime : au-delà du Christ qu’il s’agit de reconnaître comme tel, cette question renvoie au travail théologique qui s’impose à tous ceux qui ont déjà au moins une fois entendu le mot « Dieu ». Chacun, qui que nous soyons, quel que soit notre âge, nous avons une théologie. Même ceux d’entre les Hommes qui sont athées ont une représentation de Dieu. Ils la disqualifient, certes, mais ils en ont bel et bien une. Notre théologie évolue au cours des années, parfois malgré nous-mêmes, au gré de nos expériences, de nos blessures, de nos moments d’épiphanie, elle évolue aussi grâce à nos rencontres, à nos lectures, à tout ce qui fait notre vie.
Ce cheminement n’attend pas que nous décidions de nous y atteler pour s’effectuer, ce qui signifie qu’il n’est pas nécessaire d’être un théologien patenté pour tenter de répondre à la question essentielle « Qui est Dieu pour moi ? » Et il n’est pas nécessaire d’être un croyant fervent pour prononcer une bonne nouvelle. Dans les textes bibliques, ce sont même à certaines occasions des païens qui ont une théologie juste. Songeons au centurion qui prononce le célèbre « assurément, cet homme était fils de Dieu » au pied de la croix de Jésus dans l’évangile de Marc (Mc 15,39) ! Écoutons Darius, le roi Mède, proclamer à propos de l’Éternel : « Il est le Dieu vivant et il subsiste éternellement ; son royaume ne sera jamais détruit, et sa domination durera jusqu’à la fin. C’est lui qui délivre et qui sauve, qui opère des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre. » (Da 6,26-27) Ne reconnaissons-nous pas nos convictions dans ces paroles de païens ? Preuve en est faite, l’Éternel n’est la chasse gardée de personne.
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