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Yom Kippour ou la possibilité du renouveau

 

Yom Kippour, les synagogues se remplissent, au point souvent de se déplacer pour accueillir tous les fidèles. on peut y voir la marque d’un attachement identitaire, mais pourquoi choisir ce jour-là ? Ce jour sans manger ni boire, où l’on enchaîne des prières apparemment répétitives qui parlent de fautes, de péchés, de repentir. Au-delà de son atmosphère particulière, peut-être est-ce parce que Yom Kippour recèle une promesse de joie et d’espoir.

Dans les dix jours qui vont de Roch Hachana à Yom Kippour, la tradition juive nous offre un temps privilégié pour considérer nos vies, nos manquements tout comme nos réussites. Les erreurs et les transgressions sont vues comme des opportunités d’amélioration si elles s’accompagnent d’une techouva. Ce mot, souvent traduit par repentir, signifie retour ou réponse en hébreu.

Faire techouva, c’est d’abord faire un retour sur soi-même, vers les autres, pour certains vers Dieu, pour analyser, comprendre, corriger. on n’efface pas le passé mais on « recouvre » (le sens du mot Kippour) nos vies d’une nouvelle page à écrire en mieux. La tradition juive affirme ainsi la possibilité, non d’une perfection, mais d’une perfectibilité. Faire techouva, c’est refuser de s’enfermer dans une vision prédéterminée de nos existences et affirmer la possibilité d’un renouveau.

Faire techouva, c’est aussi chercher une réponse à des questions essentielles : « Ma ana’hnou, mé ‘hayénou ? qui sommes-nous ? que sont nos vies ? » dit la prière quotidienne du matin. Écho à la question posée par Dieu à Adam au Jardin d’Éden après la faute : « Ayeka ? où es-tu ? » Cette question de notre propre responsabilité résonne dans le fameux Kol Nidré qui ouvre Yom Kippour, dans la psalmodie des prières, ou encore dans le son du chofar qui clôt Yom Kippour. où au terme de cette traversée de 25 heures, on peut ressentir la joie profonde qu’il nous est possible d’écrire autrement les futures pages de nos vies.

 

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À propos Sophie Déborah Bismut

est présidente de Kehilat Kedem, la Synagogue libérale de Montpellier (www.kehilat-kedem.com) et animatrice d’un blog d’introduction au judaïsme (www.nekoudot.com)

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