Il ne se passe pas de jour ni d’heure sans que je trouve dans l’actualité des exemples de ce que j’ai appelé « le tiers inclus ». ce personnage mystérieux est le principal protagoniste de « la théologie de la provocation ». Qui est-il ? c’est, dans le dialogue intérieur, l’intrusion d’un tiers qui va censurer nos mauvaises pensées, museler notre esprit critique, nous interdire d’aller à l’encontre de l’opinion dominante. Si dans le passé « le tiers inclus » a été un pilier des systèmes totalitaires, il n’a pas pour autant disparu aujourd’hui et il est toujours l’auxiliaire des malfaçons qui détournent les mots de leur sens. J’ai trouvé l’idée du « tiers inclus » dans une citation du poète polonais Aleksander Wat qui, dans Mon Siècle, l’a présenté ainsi : « c ’est l’introduction du tiers, ce qui veut dire que lorsque vous serez deux à vous rassembler je serai là entre vous. cette éducation soviétique apparaît déjà en prison. cela signifie : mon frère est mon frère par le NKVD, c’est-à-dire par la police, par le parti, par l’intermédiaire de Staline. Évangélique : lorsque vous serez deux rassemblés, je serai là parmi vous. » Armand robin a dit du communisme qu’il était « spirituel à l’envers ». Les dissidents polonais, Czeslaw Milosz, Aleksander Wat l’appelaient « la Nouvelle Foi ». En dépit de l’emprise que cette idéologie exerçait sur les esprits par « le tiers inclus », le peuple russe est resté foncièrement attaché aux valeurs orthodoxes. Aujourd’hui encore c’est grâce à cette fidélité que le peuple russe résiste à ce qu’on peut appeler « la nouvelle nouvelle Foi », celle propagée par « l’occidentisme » qui substitue des slogans et des clichés aux réalités et aux expériences vécues. Mais il ne s’agit pas de l’église orthodoxe en tant que telle, dont le rôle dans l’histoire peut être sujet à caution
Pour faire un don, suivez ce lien