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Le rire

 

Philippe Rousseaux en “Pol Bouchard” dans le spectacle Rien à faire.

Philippe Rousseaux en “Pol Bouchard” dans le spectacle Rien à faire.

Le constat sur le rire le plus connu est sans doute l’affirmation d’Aristote (384-322 av. J.-C.) : « Aucun animal ne rit sauf l’homme ». elle sera reprise par Rabelais (1494-1553) : « Rire est le propre de l’homme ». De nombreux philosophes se sont penchés sur le rire : ses causes, sa signification, sa valeur. Citons Descartes (1596-1650) : « Il semble que le Ris soit l’un des principaux signes de la Joye. », Spinoza (1632-1677) : « Le rire, comme aussi la plaisanterie est une pure joie ; et par conséquent, pourvu qu’il ne soit pas excessif, il est bon par lui-même. », Nietzsche (1844- 1900) ou encore Bergson (1859-1941) qui a écrit un livre intitulé Le Rire : essai sur la signification du comique.

Le rire peut être ironique, méprisant et même sadique. Celui qui nous intéresse « c’est le soleil, il chasse l’hiver du visage humain » (Victor Hugo).

Le rire est inné et communicatif ; il créé du lien social. Une recherche de l’université de Cardiff, a montré que des enfants de 7 ans qui écoutent des émissions humoristiques rient plus lorsqu’ils sont deux que lorsqu’ils sont seuls. Beaucoup de chercheurs considèrent le rire comme la première activité de partage de l’espèce humaine.

Pour Freud, le rire est un moyen d’atteindre une autre dimension de soi, et de satisfaire la notion de plaisir. Le rire a donc également des effets bénéfiques sur la santé psychologique et émotive de l’individu. De nos jours, le rire est considéré comme un outil thérapeutique. Les endorphines sécrétées lorsqu’on rit ont des propriétés antalgiques. Le rire diminue le stress et augmente la capacité de résistance à la douleur, d’où l’importance des clowns dans les hôpitaux.

Le rire est une dimension essentielle de l’existence. Quelle place a-t-il dans la Bible ?

On trouve 36 fois le verbe « rire », souvent dans un sens ironique (Ps, Jb, Pr, Qo…) ; c’est peu. Sans doute le sérieux censé émaner des Écritures a-t-il éliminé cette expression de la joie.

Pourtant Paul Claudel parlera du « grand rire » de Dieu au moment de l’acte créateur.

Le rire le plus célèbre est celui de Sara (Gn 18,1-15) précédé du rire d’Abraham, lorsque Dieu lui annonce que sa femme de quatre-vingt-dix ans va enfanter (Gn 17,17). Dieu demandera à Abraham (avec humour) que ce rire soit intégré au nom de l’enfant : Isaac (Yitz’hak : Il rira). Dans le Nouveau Testament, seul Luc fait mention du rire (Lc 6,21 et 25). Au Moyen Âge la question de savoir si Jésus, vrai homme, riait, a été débattue ! Les évangiles ne le mentionnent pas mais cela n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agit de catéchismes et non de biographies. La joie, les fêtes sont bien présentes.

Quand nous ne sommes plus capables de rire, alors nous sommes proches de la tombe, coupés de la vie.

Agnès Adeline-Schaeffer, pasteure et membre du Comité de rédaction, nous fait redécouvrir le personnage du clown et pourquoi il permet de faire des liens avec la foi.

À lire le dossier d’Agnès Adeline Schaeffer «  Le clown et la foi « 

 

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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