Francine Carrillo commence son livre par les quatre consonnes du tétragramme YHWH, ce « si peu […] qui dit l’ombilic de la vie, et recueille l’agonie du mourant ». L’auteur en explore le sens et la curiosité grammaticale dans cette langue qu’est l’hébreu et qui n’a pas de verbe avoir. En seconde partie, « Un nom qui se fait annonciation », F. Carrillo déroule dans une structure poétique le détour de Moïse pour voir le buisson ardent. YHWH est alors l’annonce d’un après. Dans « S’attendre à un Autre en soi », il est question de nous, qui sommes appelés à être là, avec et pour. Ces trois adverbes signifient pour F. Carrillo qu’il nous faut être dans un lieu, être avec quelqu’un, pour un projet et surtout être pour suivre l’invitation de Dieu à préférer l’aventure à l’immobilisme. Et puis, il s’agit aussi de notre responsabilité à vivre ce Nom scellé en nous, à aller « vers ce là-bas que nous ne savons pas ». Sur cette route peut arriver le pire que F. Carrillo n’occulte pas quand elle en évoque la noirceur. Elle termine ce livre par une louange et une invitation à accéder à nous-mêmes dans la joie du Messie. F. Carrillo entrelace à merveille la réflexion théologique et biblique qu’elle développe dans des introductions à des textes formellement poétiques qui font écho à nos existences.
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