Jésus n’a pas imposé ses choix, nous rapportent les évangiles. Jésus n’a guéri personne contre sa volonté. Il n’a pas infligé son désir à celles et ceux qu’il a rencontrés. Au contraire, Jésus a interrogé le désir de chacun, demandant à un aveugle ce qu’il voulait qu’il fasse pour lui (Mc 10,51), consultant Simon sur ce qu’il pensait (Mt 17,24), demandant à ses disciples la cause de leur peur (Mc 4,40). Jésus aide chacun à remettre la main sur son identité profonde et à faire valoir sa singularité, loin de tout conformisme. Jésus ressuscite le désir de vivre chez celles et ceux qu’il rencontre.
Comme il serait judicieux de nous inspirer de cette manière d’être en ce mois de janvier où il est coutume de présenter ses vœux. De grâce ! N’imposons pas nos vues à nos proches. N’obligeons personne à adhérer à notre conception de l’année parfaite : il se pourrait que ce qui est bon pour nous ne le soit pas pour notre prochain. Ne projetons pas abusivement nos secrets espoirs sur ceux qui ne méritent pas d’être punis en ayant à vivre ce que nous, nous voudrions vivre. Faisons de ce temps des vœux un temps de prière qui ne consiste pas à dicter nos solutions, mais à mieux comprendre une situation, à découvrir ce qu’il est possible d’espérer. Il y a, bien sûr, un véritable amour qui s’exprime dans les souhaits que nous pouvons formuler et qui brisent le règne de l’indifférence. Pour autant, tâchons d’offrir aussi une place au désir peut-être balbutiant, peut-être humilié, de celui qui se tient à nos côtés, pour que l’année qui s’ouvre lui permette d’être libre d’être lui-même. Chers amis lecteurs, plutôt que vous prescrire une ordonnance pour 2015, je préfère vous adresser un retentissant : « À vos souhaits ! »
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