Un homme est venu chez nous,
pareil à toi, mon frère.
Il a visité un coin de notre terre,
C’était un ouvrier pacifique,
[ humble et doux.
Sur lui, rien de ce qui attire les yeux des hommes.
Il ne portait rien de nos uniformes,
Et rien de nos décorations.
Il est venu semblable à nous,
suivi d’une horde de gueux,
de mal-pensants, de miséreux…
Des trublions, quoi !
Presque des anarchistes,
et non-conformes, et pacifistes…
Et la terre s’est trouvée renversée…
Il n’a rien fait pourtant qui comble leur attente :
Pas de conquête,
et pas de fête,
il n’a même pas pris le pouvoir !
Vraiment, il n’y avait rien à voir !
Et pourtant… une flamme
indicible et superbe
s’est allumée au coeur des hommes,
et depuis lors, rien ne l’éteint…
Il n’avait rien pourtant
de ce qu’aiment les humains.
Mais il a dit « Amour »
Et tout s’est transformé :
Les mal-pensants, les mal-aimés
se sont levés et la terre est transfigurée…
Il n’avait pas d’autre puissance
que celle de sa parole, que celle de son amour.
Il est resté parmi nous seulement
quelques jours,
car le monde établi, scellé dans l’injustice
a voulu le faire taire et l’a mis au supplice.
Mais il a dit « Amour » et a tout renversé,
et la mort, et la croix.
Il nous a relevés.
Dieu est venu chez nous,
pareil à toi mon frère.
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