« Un Cœur pour la Paix » est une association qui a pour but de rapprocher les peuples palestinien et israélien par des actions dans le domaine de la santé et de l’éducation. Sa présidente, le docteur Muriel Haïm, évoque ici cette belle aventure porteuse de paix.
Dans une région du monde déchirée par les conflits depuis plusieurs décennies, l’espoir est parfois l’une des dernières choses auxquelles les hommes peuvent se raccrocher.
À l’hôpital israélien Hadassah de Jérusalem des enfants palestiniens peuvent se faire soigner gratuitement quelles que soient leurs origines et leur religion. En effet, le service de cardiologie pédiatrique réalise des opérations pour ces enfants palestiniens atteints de malformations cardiaques mortelles. Unique chance de survie : il n’y a pas de service de chirurgie cardiaque pédiatrique en Palestine et les pays arabes voisins ne veulent pas prendre ces enfants en charge. Cette pathologie nécessite une chirurgie de pointe qui existe dans le cadre des services de cardiologie et de chirurgie pédiatriques. Au sein de l’hôpital Hadassah, ces enfants sont soignés par des médecins israéliens ou palestiniens. Chaque semaine, un enfant est opéré et sauvé. À ce jour soixante et un enfants ont été opérés et sont rentrés chez eux en bonne santé.
Comment cela se passe-t-il ? Quand un enfant est diagnostiqué comme porteur d’une malformation cardiaque mortelle dans un hôpital palestinien, le médecin palestinien appelle Jean-Jacques Rein, médecin israélien, chef de service du département pédiatrique de l’hôpital Hadassah. Les deux médecins discutent au sujet de l’enfant, le plus souvent un bébé de quelques jours. Rapidement la décision est prise, souvent il faut opérer. En une heure, une ambulance amène le bébé et sa maman à l’hôpital Hadassah, en général. Quelques heures plus tard, une fois les examens complémentaires effectués, le bébé est opéré. Quelques jours à l’hôpital pendant lesquels souvent une maman palestinienne et une maman israélienne partagent une même chambre avec leurs enfants et apprennent à se connaître. Naïma, Mohamed, Leila, Massoud, Haddam… sont rentrés chez eux en bonne santé. Parfois, il faut anticiper une naissance. Naéma est une jeune femme enceinte de quelques mois quand on découvre que son bébé est atteint de malformations extrêmement sévères. Il ne survivrait pas à une heure d’ambulance. Les deux médecins se concertent, la décision est prise : à terme, Naéma accouchera à l’hôpital israélien Hadassah. Elle arrive ; quatre heurs après, le bébé naît. Douze heures après, il est sauvé.
Ce programme est le résultat d’un partenariat entre l’association Un Cœur pour la Paix et l’hôpital Hadassah. Chaque partie prend en charge la moitié du coût de l’opération qui se monte à douze mille euros. Ainsi les familles n’ont-elles rien à payer. Le suivi de l’enfant se fait si possible près de chez lui, mais, si besoin est, il sera revu régulièrement à l’hôpital Hadassah.
Un Cœur pour la Paix est une association sans but lucratif, qui a comme objectif de mener des actions dans les domaines de la santé et de l’éducation et cela pour rapprocher les peuples israélien et palestinien. Démarche humaniste qui se situe au-delà de tout parti pris.
La philosophie de l’hôpital Hadassah a toujours été de soigner les malades quelle que soit leur origine ou leur religion et ce dès sa création par les colons juifs en 1913, alors que l’État d’Israël n’a été créé qu’en 1948. C’est cet engagement qui lui a valu d’être nominé pour le prix Nobel de la Paix en 2005.
Ces enfants sont porteurs d’espoir dans une région du monde qui en a besoin. Ce sont les meilleurs ambassadeurs de la paix.Pour en savoir plus :
Un Cœur pour la Paix : 48 rue Cortambert, 75016 Paris.
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