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La foi des scientifiques

  L’idée selon laquelle il existe une convergence entre science et foi, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Les connaissances scientifiques ont beaucoup évolué au cours du XXe siècle, de nouveaux champs de recherches se sont ouverts. De l’étude de l’infiniment petit, de l’infiniment grand, de l’apparition de la vie, de l’humain et de l’évolution, une nouvelle vision du monde a émergé. Le déterminisme a été fortement ébranlé. La science du XXIe siècle n’a plus l’arrogance de la science du XIXe : elle a découvert ses limites. Tout scientifique sait qu’il n’a pas accès au réel dans sa totalité.

  Comment les scientifiques chrétiens conçoivent-ils la relation entre la science et la foi ? Plusieurs attitudes sont apparues.

  La première soutient que la science contemporaine offre de bons arguments en faveur de l’existence d’une transcendance ; c’est celle en particulier des partisans du « dessein intelligent ». Si certaines constantes physiques avaient été très légèrement différentes de ce qu’elles sont, l’univers aurait été radicalement différent, et la vie et l’homme auraient été impossibles. Certains en déduisent l’existence d’une transcendance.

  La seconde rejette l’idée d’une concordance possible entre science et foi et s’appuie plutôt sur l’idée que la théologie nous donne accès à des connaissances d’un autre ordre que celles accessibles à la science.

  On peut aussi faire entrer en dialogue la science et la théologie, sans pour autant chercher à justifier la foi par la science… Ce fut la démarche de Teilhard de Chardin, du côté catholique, et des théologiens du Process à partir de la pensée de Whitehead, mathématicien et philosophe anglais, du côté protestant. Deux démarches différentes bien que présentant des points communs.

  Elles représentent toutes les deux l’action de Dieu comme un dynamisme : la création se poursuit, le réel est en évolution, l’homme collabore à la puissance créatrice de Dieu.

  La pensée des théologiens du Process a été influencée par la physique quantique. Cela les amène à comprendre le monde comme composé d’entités interdépendantes, ce qui entraîne leur transformation continuelle et donc de la nouveauté. Ils appliquent cette conception du réel à la manière de penser Dieu ; il est une force de nouveauté et de créativité, et il est lui-même affecté par ce qui advient (voir Raphaël Picon, E&L no 201, août 2006).

  Teilhard est paléontologue ; ce qui motive sa réflexion c’est l’évolution, théorie pas encore bien acceptée par son Église à son époque. Il a ainsi résumé son credo : « Je crois que l’Univers est une Évolution. Je crois que l’Évolution va vers l’Esprit. Je crois que l’Esprit dans l’Homme s’achève en du Personnel. Je crois que le Personnel suprême est le Christ-Universel. »

  Vincens Hubac, pasteur à la paroisse du Foyer de l’Âme, bien connu de nos lecteurs, nous fait découvrir la richesse de la pensée de Pierre Teilhard de Chardin.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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