« …et surtout une bonne santé ! » est une phrase que nous entendrons souvent en ces périodes de vœux ! « La santé prend la place occupée autrefois par le salut », dit la théologienne Isabelle Grellier. La médecine moderne permet de soulager les maladies mieux qu’auparavant, d’où cette tentation de croire qu’elle pourrait tout maîtriser, et cette difficulté à accepter les limites de notre corps, la maladie et la mort. Pourtant il reste des maladies « incurables ». Certains se tournent alors vers les médecines alternatives, ces médecines un peu mystérieuses, qui ne sont pas « scientifiques » mais qui obtiennent parfois des résultats surprenants : des « guérisons miraculeuses » ?
La plupart des miracles (des signes) de Jésus de Nazareth, rapportés dans les évangiles, étaient des guérisons. Louis Pernot, dans le n°211 d’Évangile et liberté, en a discuté le sens et l’importance. Les guérisons miraculeuses ont jalonné l’histoire de l’Église catholique, et les Églises pentecôtistes en revendiquent aujourd’hui de nombreuses.
Le sujet des médecines alternatives, qu’aborde ici Alain Houziaux, pasteur de l’ERF, est d’une grande actualité dans les Églises (Église réformée et Église luthérienne notamment). En effet, celles-ci s’intéressent de plus en plus aux questions complexes et souvent déroutantes que pose un ministère de délivrance ou de guérison. Certains pasteurs disent même pratiquer un tel ministère, ou être intéressés par les possibilités qu’il ouvre pour l’accompagnement pastoral. Et, contrairement aux États-Unis et à la Grande Bretagne, il n’existe pratiquement aucun texte sur ce sujet dans la théologie protestante réformée francophone.
Il est difficile de faire la part du médical, du psychosomatique, et du miracle dans une guérison. Il est certain que l’esprit joue un rôle très important, et l’effet placebo le démontre clairement. La description des rapports du corps et de l’esprit existe depuis des siècles : Hippocrate préconisait déjà une médecine du corps et de l’âme ayant pour objet l’homme malade dans sa totalité. La médecine psychosomatique ne date pourtant que du XXe siècle. Elle a établi le lien structurel entre maladie et organisation psychique, et postule la participation du sujet à l’éclosion de sa maladie et, par conséquent, à la mise en place de ses propres processus de guérison. Albert Schweitzer disait : « Chaque patient porte en lui-même son propre médecin. Nous donnons le meilleur de nous-même lorsque nous permettons au médecin qui réside dans chaque malade de se mettre au travail. » Le « nous » peut se rapporter au médecin, au psychanalyste ou au pasteur…
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