Présence fidèle qui m’appelle,
dis-moi, est-ce que j’existe encore ?
Je me perds par morceaux, en éclats de bruits, de paroles ou d’images.
Est-ce que quelqu’un peut réparer ce tissu déchiré, retrouver le fil, reprendre la trame ?
Est-ce que dans ma vie en lambeaux épars, j’existe quelque part ?
Egaré dans mon labyrinthe, j’ai oublié en route qui je suis, où je vais.
Présence fidèle qui m’appelle,
dis-moi, est-ce que pour moi les autres existent encore ?
Je suis trop rempli de moi-même, de mes problèmes, de mes soucis, de mes travaux, de mes pensées.
Est-ce que je garde assez de vide pour recevoir ce qui viendrait d’ailleurs ?
Est-ce qu’il me reste assez de place pour que d’autres puissent entrer ?
Prisonnier de mes circuits tracés, j’ai oublié la route qui mène vers les autres.
Présence fidèle qui m’appelle,
dis-moi, est-ce que tu existes encore ?
J’ai clos ma vie et mes pensées dans des murs qui enferment et protègent.
Est-ce que je vois encore au-delà de moi-même, de mes petits projets, de mes courtes attentes ?
Est-ce que j’espère encore au-delà du réel, du visible, du raisonnable, de l’ordinaire ?
Gêné par mon regard borné, j’ai oublié la route de l’attente ou du rêve qui mène vers l’ultime.
Présence fidèle qui m’appelle,
qu’en moi se creuse encore
un espace secret dans l’ombre et le silence,
où ta voix vivante me libère et m’entraîne. *
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