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Des dieux à Dieu

  Il est très difficile de retracer avec certitude le développement historique de l’idée de Dieu depuis ses origines, en particulier en ce qui concerne les rapports du monothéisme et du polythéisme. La théorie évolutionniste de Tylor (1832-1917) qui fixait le schéma : animisme, totémisme, polythéisme, monothéisme, est aujourd’hui très contestée. L’expérience du divin a revêtu des formes très diverses sans qu’il soit possible de repérer de façon rigoureuse les étapes. L’ethnologie, l’histoire des religions, la psychologie fournissent des données toujours plus précises sur les causes et les conditions de la genèse de l’idée de Dieu. Le surgissement de cette pensée semble lié à l’expérience humaine la plus primitive. Quelles sont les caractéristiques principales des dieux que l’humanité a connus ?

  On trouve beaucoup de « dieux célestes » dans les premières religions polythéistes. Le ciel se révèle infini, transcendant. Le « très haut » devient spontanément un attribut de la divinité, le ciel est la demeure des dieux. Un grand nombre de « dieux suprêmes » des populations primitives portent des noms désignant la hauteur, la voûte céleste, les phénomènes météorologiques.

  Baiame, le dieu suprême des tribus aborigènes du sud est de l’Australie, habite le ciel, auprès d’un grand cours d’eau (la Voie lactée). Presque partout en Afrique on a retrouvé les traces d’un grand dieu céleste, créateur de toutes choses, et la plupart du temps inaccessible. En Mésopotamie, Anu règne sur les cieux. Il occupe, à ce titre, le sommet du panthéon classique babylonien.

  Pour certaines religions les dieux ne sont pas dans les cieux mais dans les temples. En Égypte ancienne, à toutes les époques, le temple, demeure des dieux qui l’habitent sous la forme de statues, a été l’élément le plus important des agglomérations.

  Et le Dieu d’Israël ? La reconnaissance d’un monothéisme absolu, qui nous semble évidente aujourd’hui, n’est apparue que lentement au peuple d’Israël. À l’époque de Moïse, on ne conteste pas l’existence d’autres dieux, mais Yahvé est conçu comme le plus puissant de tous les dieux. C’est pendant l’exil, qu’éclatent les affirmations les plus explicites du monothéisme radical (Es 44,6). Il est créateur et agissant. Il est à la fois le Dieu tout autre, trois fois saint, et le Dieu proche. « Ils me feront un sanctuaire, et je demeurerai au milieu d’eux » (Ex 25,8). Mais le Dieu d’Israël est partout « Le ciel et le ciel du ciel ne peuvent te contenir » (1 R 8,27) ; il se manifeste dans le buisson en feu, dans la nuée, dans « le bruit d’un silence ténu » (1 R 19,12), dans la tente de la Rencontre…

  Et pour nous aujourd’hui ? Laurent Gagnebin, professeur honoraire à la Faculté libre de théologie de Paris et directeur de la rédaction d’Évangile et liberté, propose des réponses à cette question.

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À propos Marie-Noële Duchêne

est enseignant-chercheur retraitée en Physique (université Paris-Sud Orsay). Depuis 2004, elle s’occupe du secrétariat de rédaction d’Évangile et liberté.

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