Bricolage poétique
en mémoire de Stéphane Hessel,
par son fils Michel Hessel.
Au guichet qui claque au nez des becs cloués
Dans les administrations de la honte et de la malparlure
Avec leurs instituts de suffisance
Et leurs machines à gérer la ressource humaine….
On entend parfois le miracle d’un hurlement
Résurrection d’une âme poignardée
Ou simple cri d’herbe folle
Il nous faut alors creuser jardins et souterrains
Nicher dans des campements de fortune
Ou l’on entend ce bruissement sourd
Qui nous nourrit mais ne se consume
Flamme
D’aucun feu
Il nous faut alors trouver
L’asile politique
En la cathédrale des nénuphars
Avec ses arcs en ciels de rainettes
Le corps emprunte à un nom sa clef des champs
Pour se trouver un passeport de naissance
Afin de passer pour mort auprès des miradors
Puis par son nouveau souffle
Quand il pleut et qu’il mouille
Faire du têtard fêtard
Sans crier gare alors vînt la rentrée des classes
Et l’amande enivrée des douces colles blanches
Et l’encre rescapée des atolls pacifiques
Quand vrombissait le cri primal de la récré
Quand tintinnabulaient des garçons les mirettes
Face à la virevolte des pieds des écolières.
De l’indigné à l’engagé
Comme un chemin de poucet
La lettre étire sa tige
Quand les oiseaux dansent au rythme des souffles
Le silence est couleur de lune
Retrouvez aussi l’entretien que Stéphane Hessel avait donné à Évangile et liberté
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