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La justice produira la paix (Esaïe 32:17)

PAIX

Il est incontestable que la non-violence éveille en tout chrétien un écho profond et, lorsqu’elle revêt une forme héroïque, une admiration chaleureuse. Nous y reconnaissons l’écho des Béatitudes, l’atmosphère de l’Evangile dans ce qu’il a de plus pur.

Notre accord est d’autant plus marqué que les lendemains de la violence, ses répercussions proches ou lointaines, ne sont pas tels que nous puissions nous en réjouir !

Mais la situation du monde actuel ne se présente pas, ni ne se résume en un choix simple : choix entre la violence et la non-violence.

Le choix et l’alternative qui en découle sont entre deux formes de violence :

La violence déclarée, déchaînée. Un article voisin dit ce qu’il faut en penser.

La violence cachée au sein des structures de la société : la violence de l’ordre établi, lorsque cet ordre est établi sur l’injustice à l’égard des faibles et de leur oppression.

Violence que l’on ne voit pas et qui ne trouble guère parce qu’elle est le fait, dans le domaine public et dans le domaine privé, des pouvoirs légitimes – mais légitimes aux yeux de qui ? – également parce que l’on se trouve soi-même à l’abri de cette violence structurelle.

JUSTICE

Ceux, chrétiens ou non chrétiens, qui ne se dressent pas contre cette violence apparemment légitime, ont-ils encore le droit de condamner les violents ? L’histoire n’est elle pas là pour dire que, sauf bien rare exception, tout progrès a dû être arraché par des pressions dont la violence a varié de degré et d’intensité selon les circonstances, mais a toujours dû se manifester.

C’est pourquoi nous, chrétiens, nous nous trouvons en face de ceux qui affirment que les seules forces agissantes dans notre monde, les seules qui fassent l’histoire sont les forces matérielles et brutales : l’argent et son pouvoir, légoïsme des situations privilégiées, la puissance des intérêts acquis, la pesée des groupes de pression et tant d’autres forces dont il ne nous vient pas à l’idée de nier la réalité.

A ces forces, qu’opposer ? Soit d’autres forces matérielles, soit la force de l’Esprit !

La force de l’Esprit : celle qui en vérité rejoint les désires les plus profonds de l’esprit et du coeur : l’amour du prochain et la justice qui lui est due, le désintéressement, le refus des privilèges et des inégalités qui interdisent une authentique fraternité humaine. Autant d’aspiration que Dieu lui-même fait jaillir du plus vrai de notre âme.

JUSTICE ET PAIX

Mais il faut que ces désirs soient en nous aussi clairs qu’exigeants. Il faut que, si nous refusons l’appel à la violence déchaînée, l’appel que nous faisons à la force de l’Esprit ne soit pas une simple et creuse formule de Credo, ni un alibi.

Le monde que, désespérant d’y parvenir par les voies de la paix, beaucoup de violents veulent établir, n’est-il pas le monde qui répond à ces désirs dont Dieu est la source dans le coeur des hommes ?

Parmi ceux qui bâtiront ce monde, puissent être nombreux les hommes de l’Esprit ! Les hommes de l’Esprit ne peuvent vouloir que la paix.

Mais quiconque n’a pas pris les devants et n’a pas prêté la main à une action en faveur de ceux qu’un économiste appelait récemment « les vaincus de la prospérité » n’a moralement pas le droit de condamner ceux-ci lorsqu’ils se dressent contre les injustices qui pèsent sur eux. Il leur faut savoir que seule « la justice produira la paix ». L’explosion des événements actuels ne vient-elle pas confirmer la parole prophétique ?

P. Ducros

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