Nos convictions ont les accents

du monde. Chacun de nous aura le sien : les uns parleront ou écriront avec l’accent du Process, d’autres avec celui de Schweitzer, de Castellion ou de Bultmann. D’autres encore se diront proches de Paul Tillich, ou post-libéraux, ou encore certains inventeront de nouveaux accents. Bien sûr, beaucoup auront l’accent d’une autre conviction ou d’une autre discipline que la théologie. Il est toujours délicieux de parler français avec quelqu’un qui ne le parle pas comme nous (et l’expérience devient parfois saisissante avec nos cousins québécois…). De même, la diversité de nos propos et des angles de pensée sont une richesse. Nous ne prétendons ni au théologiquement correct, ni édicter ou imposer ce que l’on doit penser. Nous ne voulons pas que le mot « libéral » devienne un imprimatur de la pensée correcte. Non, avec toutes celles et tous ceux qui veulent juste accepter le principe même du dialogue, nous nous tenons là, avec nos accents.

Nos accents ont aussi les couleurs de la vie et des parcours, entre délice et tragique. Nous pouvons sourire, et le ferons avec le plaisir du partage, du rire. Nous pouvons aussi pleurer et nous le ferons avec la douleur du partage, de l’indicible larme. Nous aimons notre monde, malgré tout. D’abord parce que nous y vivons et que nous voulons qu’il soit plus beau encore. De doux rêveurs ? Sans doute le sommes-nous un peu. Qu’importe ! Ces rêves nous portent à ne pas nous contenter de ce monde, mais à le penser, à transformer nos cauchemars et nos chaos en possible dynamisme créateur, en énergie de justice. De vie. Nous désirons le mieux ? Alors, nous le cherchons. Avec vous.

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