pasteur Jacques Gradt
aumônier de prison
Si tu me crèves un œil, je te crève un œil. C’est la loi du talion. Le talion est romain, pas juif, pas biblique. Le talion a pu représenter un réel progrès, du droit contre la violence, en établissant un principe de proportionnalité entre un dommage et sa compensation.
On pourrait espérer parfois voir pratiquer le talion dans nos tribunaux et ainsi assister à Ia disparition de ces peines sans commune mesure avec le préjudice causé par le délit !
Dans l’Écriture lorsqu’on lit « œil pour œil », il ne s’agit pas de vengeance. Le mot que I’on traduit par « pour » signifie « à la place de ». Ainsi Abraham sacrifiera le bélier « à 1a piace » d’Isaac.
Ici, pour ton œil crevé je donnerai mon œil, vivant, ma vue.
Quel intérêt, en effet y aurait-il pour la société de se voir dotée de deux borgnes, ivres de rancune. La justice, celle du Royaume mais pourquoi pas la nôtre, consiste à choisir la vie, pour la victime comme pour le coupable, et à permettre à chacun de retrouver place dans le tissu social.
L’un verra son dommage compensé par la réparation engagée par l’autre et le coupable, en aidant sa victime à retrouver le moyen de vivre, vivra la justice, fondée sur la vengeance, détruit les deux parties, mais ancrée sur le pardon, elle restaure les chemins de chacun et rend le pays habitable.
Le pardon bouleverse, retourne et la victime et le coupable. I1 donne le cœur de réparer. Les deux sont « réparés », nul n’est brisé ou jeté en prison.
Pour faire un don, suivez ce lien