au mois de janvier, on a beaucoup parlé d’oecuménisme, ou plus exactement d’unité de l’Église. Ce n’est évidemment pas parce qu’une préoccupation n’est plus à la mode dans les Églises ou dans les médias qu’elle a perdu sa raison d’être, surtout quand une vérité fondamentale est en jeu. Mais ce même souci de vérité implique d’écarter résolument les malentendus qui se perpétuent à propos de l’« unité des chrétiens » pour laquelle on prie presque par habitude du 18 au 25 janvier de chaque année.
Premier malentendu : bricoler des ententes institutionnelles ou doctrinales de surface « pour que le monde croie », c’est prendre les gens pour des gogos et se montrer bien peu exigeant sur le plan de la vérité. Si la Réforme a trouvé de l’audience au seizième siècle, c’est justement en rompant l’unité de surface et « pour que le monde croie » ! Et l’évangélisme contemporain n’a pas tort à cet égard de s’inscrire pour cette même raison en rupture avec les grandes Églises historiques, même si ses intransigeances prennent à rebrousse-poil notre sensibilité de libres croyants.
Deuxième malentendu : Pour quelle unité prie-t-on ? Celle de l’humanité ? Dans l’épisode de la Tour de Babel, Dieu, pour permettre à cette humanité de survivre, pluralise ses langues. En irait-il autrement pour les Églises ? Lors de la Pentecôte, l’action de l’Esprit divin ne supprime pas cette diversité, mais permet à tous de se comprendre en dépit de tout ce qui les distingue tant au plan individuel que collectif. Ces deux malentendus-là (il y en a d’autres !) nous font préférer de beaucoup, pour tous, la formule de la diversité dans l’unité, à celle de l’unité dans la diversité
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