C’est la question à laquelle répond implicitement le petit ouvrage de synthèse que vient de publier Roland J. Campiche, un pionnier en sociologie de la religion. Constatant que le régime français de laïcité constitue à bien des égards une exception sur notre continent, il est convaincu que la Suisse, du fait de son régime intérieur fédéraliste et bi-confessionnel, « peut être étudiée comme modèle du changement religieux en Europe », un changement dont le cap peut être situé aux alentours de 1968 et qui pourrait bien être aussi important que celui du XVIe siècle. Campiche montre de manière parfaitement documentée combien la pratique et les attitudes religieuses, loin de disparaître, passent par une mutation qui relativise d’autant l’affiliation aux institutions ecclésiastiques traditionnelles. Ces refus du « prêt à croire » aboutissent à des recompositions plurielles des croyances et des comportements. Un livre qui aide à y voir plus clair.
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