Voici une étude qui mêle sciences sociales et théologie à partir de trois grandes figures du XXe siècle. On pourra s’étonner du choix de l’auteur porté sur Aung San Suu Kyi à côté de Dietrich Bonhoeffer et de Malcolm X, dans la mesure où cette dernière n’est heureusement pas morte et qu’elle a encore un rôle à jouer dans la Birmanie d’aujourd’hui. Cela étant, le portrait croisé est original et permet à l’auteur d’évoquer d’autres personnages de religions et de pays variés : Nelson Mandela, Martin Luther King, Gandhi, Gustavo Gutiérrez… Il s’intéresse ici particulièrement au lien entre la foi personnelle et la soif de justice sociale. À travers des thématiques intelligentes comme « Le juste vivra par la foi » et « L’éthique de la révolution », Bonhoeffer, Malcolm X et Aung San Suu Kyi apparaissent comme des « militants visionnaires et mystiques », des « résistants » et des « forces de réconciliation » même si leur foi les a amenés à perdre la liberté pour l’une et la vie pour les deux autres. L’ouvrage rate cependant un de ses objectifs trop ambitieux, celui d’apporter des modèles et des solutions au désordre pour le XXIe siècle. En revanche, il met bien en valeur le fondement de l’engagement politique et social dans la foi et l’expérience de l’ultime.
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