La famille Jordan accumule les épreuves. Joy constate que son mari Allen n’est pas guéri de ses penchants pervers. Elle le fuit tout en se culpabilisant et cherche du réconfort dans sa famille. Sa sœur Trish, peu avare en leçons de morale, est mariée à un pédophile et essaie de reconstruire sa vie avec un divorcé. Sa 2ème sœur Helen, écrivaine névrosée, éprouve un fort sentiment de persécution vis-à-vis de sa famille qu’elle abandonne. Sa mère ne sera pas non plus d’un grand secours : elle ne décolère pas vis-à-vis des hommes.
Todd Solondz remet en scène certains personnages de son film précédent Happiness et nous montre une famille disloquée par ses secrets, ses égoïsmes et ses visions du monde souvent antagonistes. Ces situations attristent le spectateur ou le font rire car elles sont soit rayonnantes de joie ou pleines de détresses, très humaines ou profondément cyniques. Ainsi dès la première scène, les sarcasmes des dialogues se mélangent aux paradoxes de la situation.
Le cinéaste joue avec les images et les propos pour souligner les contradictions de situation en utilisant son sens habituel de la provocation et de l’absurde. La guerre annoncée par le titre du film est en fait familiale et les munitions utilisées sont les mensonges, les trahisons et les humiliations. Solondz
s’en prend à la civilisation américaine décadente et à la culture judéo-chrétienne dont le pardon, l’oubli et la reconstruction ne sont que théorie.
Life during wartime est un film intéressant mais éprouvant car l’atmosphère est pesante même si le style parodique peut faire rire. Il a remporté le prix du meilleur scénario à Venise.
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