Willaime, grand connaisseur de l’univers religieux, porte son regard de sociologue sur la place des religions en ce siècle naissant. Il décrit cette étape de l’histoire en termes d’« ultramodernité » plutôt que de post-modernité. Il montre que la dynamique de l’époque moderne vient de trouver son accomplissement : après le transfert de la gestion des différents aspects de la vie du domaine religieux à des institutions laïques (pouvoir politique, école, monde du travail…) c’est au tour de ces institutions de subir un transfert en direction de l ’ individu d’une part, et d’instances transnationales d’autre part . L’auteur parle de démythologisation, de désenchantement, d e relativisation qui provoquent un affaiblissement du religieux et des différentes composantes de la sphère publique, jetant les citoyens dans une phase d’incertitude inconnue jusqu’alors. Willaime plaide pour une collaboration active du religieux et du politique qui pourront, ensemble, dans leurs domaines de compétence spécifiques, aider les individus à s’orienter dans un monde particulièrement complexe, ce qui leur permettra d’acquérir un socle de convictions suffisant pour être acteurs de leur existence. Cet essai, fouillé, est intéressant pour nourrir la réflexion sur la laïcité de nos jours.*
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