

Recevoir Évangile et liberté me fait chaque fois retomber dans l’impatience des cadeaux à ouvrir. Quels thèmes, quel « grand sujet » auront-ils osé aborder cette fois-ci ? Car l’exploration que font la revue et ses artisans des questions spirituelles, sociales, plutôt même sociétales, économiques, médicales, morales… qui traversent notre monde et opacifient sa compréhension, n’est jamais exempte d’un certain courage. Peut-être le courage de ceux qui n’ont pas peur de ne pas trouver tout de go les réponses ?
Outre cette impatience, au fil d’une lecture qui peut prétendre parcourir toutes les pages – ce qui n’est pas le cas de ma façon de pratiquer tant d’autres revues – j’admets sans réticences être parfois bousculée au plus profond de mes convictions par certains articles, certaines formulations, qui font sursauter mon catéchisme personnel ; il me paraît alors entaché de cette facilité qui le rend bien pratique mais certainement enfantin. Je me sens toujours au stade du « petit lait » dont parle Paul, incapable d’adhérer sans discussion, par exemple, à la définition de Jésus que prône Raphaël Picon (voir par exemple l’éditorial du n° 261, août /septembre 2012) : l’homme (rien qu’un homme) qui aurait parfaitement répondu à la volonté de Dieu et aurait ainsi fait advenir Dieu en notre monde, une sorte de porteur du « Yes we can » par trop américain pour moi !
Ne pas être toujours d’accord n’en est pas moins stimulant ! Et je ne voudrais pas ne plus ressentir cette légère impression d’acidité, celle des citrons ou des prunelles, qui fait saliver en attendant le prochain numéro… Grâces soient rendues aux collaborateurs d’Évangile et liberté qui n’oublient jamais ces deux pôles de leur mission : croire en l’intelligence de leur quête auprès de l’Évangile, et rester sans entraves dans l’expression de leur pensée devant leurs « frères humains ».
Cécile Souchon conservateur d’archives à Paris
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Évangile et Liberté Penser, critiquer et croire en toute liberté