« Paix, paix, disent-ils, et il n’y a pas de paix ». Ce constat amer de Jérémie n’a rien perdu de son actualité. On nous annonce des accords de « cessez-le feu » au Proche-Orient et les combats y prolifèrent. On annonce la croissance et la régression continue. On annonce des créations d’emplois et le chômage s’accentue. On appelle au rassemblement et ce qui devait le favoriser devient pomme de discorde. On proclame la lutte contre la pollution et elle augmente. Les réalités ne cessent de contredire les paroles publiques.
« Du plus petit jusqu’au plus grand … tous usent de fausseté » déclare Jérémie. Les déclarations de bonnes intentions sont souvent mensongères ou superficielles. Mais il y a aussi autre chose : une impuissance tragique à changer des situations trop complexes. Nous sommes prisonniers de logiques implacables et infernales contre lesquelles nos souhaits et discours, même sincères, sont inefficaces.
Selon la Bible, il y a une parole, celle de Dieu, qui dit vrai, qui libère de ce qui nous domine et qui fait triompher la vie. On peut voir dans cette affirmation une de ces phrases creuses et sans effet que dénonce Jérémie. Pour ma part, j’y entends plutôt un appel et une promesse : malgré tout, il peut y avoir des paroles humaines justes et agissantes, restauratrices et constructives, à l’image de celles de Dieu. Ne nous résignons pas, espérons ; et faisons tout ce que nous pouvons pour que la distance entre les réalités et les discours diminue.
Pour faire un don, suivez ce lien