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LE JUGEMENT DE DIEU DANS Mt 18,23-35

 

Michel Leconte

à propos des versets 32 à 35.

32 Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit : Méchant serviteur, je t’avais remis en entier ta dette, parce que tu m’en avais supplié  ;
33 ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai eu pitié de toi ?
34 Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qu’il devait.
35 C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur.

 

Comment savoir ce que Jésus pensait et ce qu’il voulait dire ? C’est trop facile de parler à propos des versets 34 et 35 de rajout judaïsant de Matthieu quand ce qu’on peut lire ne correspond pas à l’image qu’on se fait de Jésus et de son Dieu. D’autre part, il faut chercher le sens profond du texte et non s’attacher au sens littéral trop facilement attribuable à l’Ancien Testament, de façon quelque peu « marcioniste ».

 

‪Je pense que celui qui ne veut pas remettre la dette de celui qui lui a fait du tort reste dans une relation de haine, d’égoïsme et d’accaparement avec la personne en dette. Or, Dieu est tout le contraire de la haine puisqu’il est l’amour absolu, le don et la vie en plénitude. Or, la haine ne peut qu’engendrer la haine, la violence et la mort. Les tortionnaires me paraissent symboliser la haine et la violence destructrice qui se retourne contre soi. Ce n’est là qu’une image ou un symbole. Le Père céleste n’est pas un être bonasse et faible qui pardonne tout, même le pire. Dieu est le fondement de la réalité, la dimension de profondeur de la réalité et de la vie humaine. Et la réalité, la révélation que Dieu nous fait de celle-ci en Jésus Christ, c’est que la haine et le refus du don, c’est la mort « la plus mortelle » de l’homme. La croix en est la manifestation.

 

‪Ces images de jugement ne doivent pas être prises au pied de la lettre et Dieu n’est pas un juge qui nous attend au tournant à la fin des temps où à la fin de notre vie. Le jugement de Dieu, ce n’est pas ça ! Le jugement (en grec krisis) signifie qu’il n’en va pas de même pour Dieu et qu’il ne peut pas en aller de même pour ceux qui aiment et donnent comme pour ceux qui haïssent et se recourbe sur leur avoir, pour ceux qui donnent un peu pain comme pour ceux qui se détournent de ceux qui ont faim car aimer, c’est donner et pardonner. Le jugement de Dieu est de nous dire cela avec force, quitte à employer des images destinées à frapper notre imaginaire.

 

‪Le jugement de Dieu n’est pas celui qui interviendra à la fin des temps (c’est encore un symbole), mais il est PERMANENT, c’est un éternel aujourd’hui. Le jugement de Dieu est celui qui nous supplie aujourd’hui de choisir le don, la vie et l’amour. Car seul le « par-don » nous donne vie aujourd’hui et demain…

 

 

  1. L

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À propos Gilles

a été pasteur à Amsterdam et en Région parisienne. Il s’est toujours intéressé à la présence de l’Évangile aux marges de l’Église. Il anime depuis 17 ans le site Internet Protestants dans la ville.

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