Quand Hannah Arendt, à propos du tortionnaire nazi Eichmann, a parlé de la « banalité du mal » elle a fait scandale. N’avait-elle pas pourtant raison ? Les terroristes, les assassins de masse, les auteurs de carnages sont souvent des gens ordinaires, souvent des médiocres. Nous préférerions, ce serait plus rassurant, qu’ils soient des monstres à l’anomalie manifeste. En fait, ils ressemblent à tout le monde ; en apparence et à bien des égards, ils sont comme nous.
Du coup, ils ne nous renvoient pas seulement à une sauvagerie qui nous serait extérieure, étrangère et lointaine, mais aussi à celle, moins visible et plus « soft », qui sommeille en chacun de nous. La méchanceté, la volonté de s’affirmer en écrasant les autres, la tendance à malmener ceux qui nous entourent ou qui nous croisent, la propension à faire souffrir nos proches, nos voisins, nos subordonnés nous habitent tous plus ou moins et nous ne nous en apercevons même pas. Nous y cédons parfois. « Le mal est tapi à ta porte » dit Dieu à Caïn et Jésus enseigne que les mauvais sentiments sont les germes du meurtre.
La lutte contre la violence terroriste doit être civique, sociale, éducative ; elle demande des engagements et des actes publics. La lutte contre la violence intime est tout aussi exigeante et nécessaire. Elle est l’affaire de chacun de nous, elle est intérieure et personnelle. Cultiver la bienveillance est le premier pas pour que s’installe une banalité du bien dont nous sentons profondément le besoin.
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oui, André Gounelle a bien raison de faire une petite piqure de rappel quant à la réalité de la violence en nous, avec le déni qui va avec…merci !