Il paraît qu’un jour, je devais avoir 3 ou 4 ans, j’ai arraché la parole aux membres de ma famille réunis à table pour le dîner. Et je leur ai asséné un tonitruant : “Quand je serai grande, je ferai comme métier –parler- et les autres m’écouteront“.
Assurément, ces mots lancés suite au ras-le-bol répétitif de la petite dernière à qui on clouait toujours le bec parce que ce qu’elle disait n’intéressait qu’elle, n’ont pas été mes premiers mots stricto sensu. Mais, dans la famille, ils ont ce statut. Ils cristallisent un avant et un après dans la manière dont je suis perçue par les miens.
Et je ne pense pas être un cas isolé ; je suis donc prête à faire le pari que tous les parents de cette salle se souviennent des premiers mots de leurs enfants ou de ce qui en tient lieu …… Comme on se souvient tous avec émotion du premier cri, du premier sourire, du premier départ pour l’école, du premier p’tit copain, de la première porte claquée, de la dernière endive.
Prédication à l’occasion des journées du protestantisme libéral à la Grande Motte, le dimanche 10 octobre 2010
Pour faire un don, suivez ce lien