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Dans le N°222


La Chine et le christianisme

Je suis gênée de trouver en conclusion de l’article sur la Chine : «  On peut faire confiance aux Chinois pour faire de la Chine un grand pays chrétien. » (Évangile et liberté, no 220, p. 17 : « La Chine et ses religions ») Il me semble que ce n’est pas le moment d’emboîter le pas au prosélytisme « évangélique » agressif qui est montré du doigt pour ses méthodes insupportables d’arrogance. De même, cette expression risque d’être un handicap sérieux dans le dialogue interreligieux que des chrétiens ont envie de poursuivre dans la paix. Enfin, cette phrase ressemble trop à ce que proclament les musulmans intégristes qui déclarent déjà que l’islam est « la première religion » de France et que notre pays sera d’ici peu sous la loi du Coran (et non plus de la Constitution !). On peut se réjouir que les Chinois deviennent chrétiens et particulièrement protestants. Mais entre 10 millions de chrétiens, un chiffre largement sous-estimé, et un milliard et quelques de Chinois, il y a encore de la marge ! En faisant de pareilles proclamations conquérantes, on dessert le christianisme, on agace les non chrétiens et on énerve tout le monde !

Claudine Castelnau, Paris

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Le péché

À propos de l’article de Jean-Marie de Bourqueney : « Le péché », mai 2008

L’entreprise de traduire des notions surannées par des mots d’aujourd’hui est grandement louable. Mais réduire la notion de « péché » à la fragilité humaine me semble tout de même un peu court.

Certes, il faut en dénoncer les dérapages dans l’histoire, voire dans le présent, avec son cortège de culpabilisations en tout genre. Mais « pécher » signifie au départ « rater la cible », donner une mauvaise orientation à la vie. Que cette orientation en partie nous échappe, par des choix qui nous précèdent et sur lesquels nous n’avons pas de prise, a été traduit par la notion de « péché originel ». Celui-ci est actualisé par tous nos choix personnels qui renforcent cette mauvaise pente.

Et quand il arrive qu’un être humain se sente pris au piège par cette situation, comme dans une nasse dont il ne voit pas d’issu, parler de fragilité qu’il faut assumer ne l’aide pas vraiment. Au contraire, cela risque de renforcer son sentiment d’échec, précisément parce qu’il n’arrive pas à l’assumer. Un peu comme font souvent les proches de quelqu’un de déprimé qui lui assènent, forts d’une psychanalyse de bas étage, que « tout ça c’est dans sa tête ».

La condition humaine, avec sa fragilité, sa finitude, on n’y échappe pas. Il faut l’assumer. Mais lui assimiler le péché signifierait qu’on n’échappe pas non plus à celui-ci. « Apprentissage de sa propre existence », un pardon comme « processus dynamique », certes. Cyrulnik parle de « résilience ». Mais la bonne nouvelle c’est d’abord que cela est possible.

Le remède contre le péché, ou tout autre mot qu’on voudra utiliser à sa place, ce n’est ni la culpabilisation ni l’expiation ni même l’apprentissage, mais la grâce – ou tout autre nom qu’on voudra lui donner : il y a un chemin pour sortir de la nasse, il m’est offert, je peux recommencer une nouvelle vie. Certes, cette nouvelle vie sera toujours marquée par le péché, mais je n’en suis plus prisonnier.

Il faut le dire avec les mots d’aujourd’hui, mais il faut le dire : ma liberté est fondée sur un Autre que moi.

Waltraud Verlaguet, 83 Fayence

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