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Au Courrier des Lecteurs

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Dans le N°221


Simone de Beauvoir

Les propos de Laurent Gagnebin, interrogé par Olivier Guivarch, m’ont rappelé des souvenirs. J’ai, en effet, lu Simone de Beauvoir quand j’étais en sanatorium. Quel choc pour moi à l’âge de vingt-cinq ans, malade et peu douée pour la lecture ! Je suis devenue un fan. Enfin une femme que je comprenais ! Sur ma lancée, je suis tombée en admiration devant Camus et tant d’autres. Mais cette femme, je la cherche quand je suis à Paris, aux terrasses des cafés, une cigarette à la main. C’est sûrement la nostalgie de ce que j’ai raté alors. Merci à Laurent Gagnebin. J’espère pouvoir lire ce livre bientôt réédité.

Monique Prospéri, Marseille.

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Le Culte Marial

Deux courriers commentent l’article d’Alain Houziaux sur le « Culte Marial »

Merci à Alain Houziaux pour cet exercice de style sur le Culte Marial, l’auteur en Méphisto tentateur pour nous donner des regrets, faire passer le « culte » : je suis certes d’accord pour admirer, en tous cas ne pas rester indifférent à ce que peut être la ferveur de groupes ou de foules en adoration ou en reconnaissance ; de là à nous faire regretter (l’auteur a bien dit « à tort ou à raison ») je me demande, car cette image, au demeurant respectable, en masque une autre ; un peu comme la ferveur protestante en Alsace-Moselle remplit le temple Vendredi Saint, mais pas à Pâques ni à Pentecôte : à chacun son « culte ».

Une dissociation, ce qui est d’ailleurs un signe de bonne santé, entre l’éditorial du journal, et ce billet d’Alain Houziaux ; c’est pour nous faire réagir...

Autre ferveur dont j’ai pu être le témoin innocent, n’étant pas au courant de l’actualité dans cette église de Turin où une foule considérable faisait une immense queue pour passer juste devant le Saint Suaire ; et on pouvait aussi, sans faire la queue, entrer dans l’église, voir de plus loin : pas de Marie, ici, mais certes l’appel à la ferveur populaire ; mais quelle ferveur, impressionnante et entraînant le respect, en même temps qu’on se pose quelques questions : après tout, l’entrée sur un âne à Jérusalem était-elle aussi émouvante ?

Et puis en 39 ou 40, je ne sais plus, cette démarche avec des membres du gouvernement, à la colline de Sion, pour prier Jeanne d’Arc (autre Marie ?) d’éviter l’invasion nazie : Alain Houziaux irait-il ?

Peut-on être consolé sans s’adresser à Marie ? Je vais chercher. En attendant, quelles merveilles n’a-t-elle pas suscitées dans l’Art ; et pour rester malicieux, mais non pas irrespectueux, une allusion à ces statues en bois : Jean soutenant Marie, dans une église de Saint Mihiel... très belles, impressionnantes, émouvantes, elles aussi… de ce Ligier Richier, sculpteur protestant, dont malheureusement l’inspiration (ou la liberté, ou je ne sais pas quoi) s’est tarie une fois rendu à Genève, quittant sa Lorraine pour raison de sécurité religieuse.

Merci tout de même à Alain Houziaux pour sa démonstration.

Pierre Manivit, 38710 Cordéac

Il me semble que, dans notre hexagone, le culte marial est né d’une lente fusion médiévale de la jeune fille nue et de la nourrice. Ce furent certes deux divinités du peuple, fabriquées par quintaux dans les ateliers de potiers du centre de la Gaule au Ier, IIe, IIIe s. Il en existe cependant en pierre, matériau qui fut toujours cher.

La chèvre de la piété populaire donne certes un lait abondant, qui fait le fromage des pouvoirs politico-religieux. Le chou de la théologie néotestamentaire est comme le chou des jardins, plus lourd à digérer pour pauliniens, augustiniens, luthériens, calvinistes... Vous avez raison, à mon avis, de souligner combien la consolation se trouve chez maman, depuis notre enfance.

Ne serait-ce pas une continuité depuis les premières représentations néolithiques ? Le temple d’Isis, à Lyon, fut le plus important de l’Occident romain. Très intéressante installation officielle d’un 2e pèlerinage marial de grande importance, dans les Alpes, en 2008. Comment interpréter cette installation solennelle ? Tout ceci est passionnant.

Mais ne soyez pas trop dur pour les protestants qui auraient rejeté les aspirations des petits et des pauvres. Certains ne se trouvèrent pas mal d’échapper aux excès du culte marial du XVIe s. ? Paul de Tarse se trouva peut-être devant des excès de féminité et repartit en masculinité énergique ? Ne se trouvait-il pas devant l’expansion des religions orientales dans le monde romain ? Ne faudrait-il pas regarder la stimmung de plus près ?

N’y aurait-il point toujours eu un équilibre difficile entre les excès du masculin et du féminin dans le domaine religieux ? Vous avez la sagesse de laisser la question posée.

Il paraît intéressant aussi que l’on ait exhibé pendant des siècles, dans les monastères féminins un homme nu, jeune et beau, dont le sexe est voilé d’un torchon à peine attaché, impuissant car il est cloué sur une croix.

Hugues Vertet, Yzeure

À quoi Alain Houziaux répond :

Merci beaucoup pour votre courrier. Effectivement, il n’y a pas que les classes populaires qui ont des croyances. Je pense néanmoins que l’analyse marxiste qui considère la religion comme une expression de la souffrance et de la misère peut être défendue. De toutes manières, il faut faire la différence entre ce que l’on appelle la religion populaire et la religion des classes populaires.

Alain Houziaux, Paris.

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