Si jétais
un puriste, je ne ferais plus de crèche
Pensez donc : la
Réforme avait affirmé le principe de « lÉcriture
seule », et voilà quà Noël, nous installons
des crèches qui ne sont rien dautre quun fatras de
traditions issues dun mélange dévangiles apocryphes
et de paganisme. Qui plus est, la date de Noël (choisie en 354
pour lOccident) est une adaptation de fêtes païennes
(Saturnales et culte de Mithra).
Les crèches se développent dans lItalie
du XVe siècle. Elles puisent dans le vivier des légendes.
Le buf et lâne sont issus de lévangile
du pseudo-Matthieu. Cet évangile tardif (VIe ou VIIe siècle)
développe ce symbole. François dAssise reprendra
ce thème dans sa première « crèche vivante
» en 1223. Lâge de Joseph vient du protévangile
de Jacques. Celui-ci cherchait à justifier la virginité
de Marie en la rendant compatible avec lexistence de frères
et surs de Jésus. Du coup Joseph devient un homme plus
âgé, ayant eu des enfants dun premier mariage. Le
tour de passe-passe est joué
Quant aux « trois rois
mages », rappelons que lévangile de Matthieu ne parle
pas de rois mais de « mages » (prêtres du zoroastrisme).
Il ne précise ni leur nombre, ni leurs noms, ni leurs âges,
ni leurs couleurs de peau. Dans lhistoire (rocambolesque !) de
linterprétation des mages, il y en eut tour à tour
douze, quatre ou trois
On a une trace de leurs noms dans un autre
apocryphe, « lévangile arménien ». Enfin,
la « pastorale des santons », cette tradition provençale
quasi mondialisée, met des curés dans la crèche
Cherchez lerreur.
Bon je vous le dis : jadore les crèches
! Pour rien au monde je cesserais den installer chaque année.
On ne peut pas toujours être cohérent
Ce serait trop
triste !
Jean-Marie
de Bourqueney