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Dans le N°210


« Autorité » : une étymologie contestée

(voir Évangile & liberté N° 208)


À Monsieur Michel Bertrand

À la lecture de votre article sur l’autorité, il m’a semblé qu’à notre époque où toute espèce d’autorité risque de se trouver contestée ou refusée, il était tout à fait d’actualité de rechercher les fondements de ce concept.

Pour en éclairer le sens, la valeur, le poids et la portée, vous avez eu raison de vous référer d’abord à l’étymologie, mais j’ai le regret de contester celle que vous proposez.

D’après le dictionnaire étymologique d’A. Juret, le mot latin auctoritas, incontestable « mère » du français autorité, ne dérive pas du verbe latin augere (augmenter), mais d’auctor. Le français auteur lui doit le sens de créateur, fondateur de vie végétale ou animale, de famille, de règle humaine, de droit ou d’œuvres. L’auteur est de tout cela l’authentique responsable et en répond. L’auctoritas est donc la qualité de l’auctor, celui qui décide, affirme, prend position dans une situation juridique.

Que reste-t-il de cette capacité dans le mot français correspondant ? Contrairement à beaucoup de mots qui échappent à leur étymologie, cet antique mot n’a pas perdu son sens originel. Celui-ci, l’autorité, s’attache à des personnes, des fonctions, des œuvres scientifiques, littéraires, ou philosophiques, d’une valeur indiscutée, dues à de hauts esprits pleins de pénétration : elles « font autorité ». Quant aux personnes auxquelles sont confiées les plus hautes responsabilités, par exemple dans l’État, dans l’Église, à la tête de vastes entreprises, etc., leurs compétences reconnues leur valent un prestige et une forme de pouvoir généralement pris très au sérieux, à condition de ne pas tomber dans l’excès. Ce sont les « autorités ».

Les peuples ont besoin de chefs créateurs pénétrés du sens de leurs responsabilités et animés, je dirai même armés de convictions inébranlables issues de la foi.

M. Hecht, Sillery

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« Le testament de Dieu »

Voici deux réactions au « Testament de Dieu » d’Alain Houziaux (Évangile & liberté N° 208)


Dans votre No de Pâques, je pense que le récit d’Alain Houziaux a été écrit pour nous faire réagir. Alors voilà ma réaction. J’espère qu’elle ne sera pas trouvée trop théologique…

Testament de Dieu. Humour et poésie, oui… Mais si Dieu est le Rien, pourquoi se révèle-t-il à Moïse au Buisson ardent en disant : « Je suis. » Si un bouddhiste avait écrit ce conte, je dirais : c’est intéressant, cela nous fait découvrir une autre spiritualité. Mais, à ma connaissance, Alain Houziaux n’est pas bouddhiste, je crois même qu’il est chrétien. Alors, lorsqu’il fait dire au dernier des dieux : « L’un d’entre nous a même voulu se faire homme », je suis étonné… Il y a une continuité entre le « je suis » du Buisson ardent et l’existence bien humaine de Jésus Christ.

Si, au lieu de cette phrase malheureuse, il avait fait dire à ce dernier des dieux : « J’ai même voulu me faire homme, mais vous n’y avez rien compris », le message du conte deviendrait tout autre. Comme Alain Houziaux, j’attends, à la fin des temps, le royaume des dieux ou des cieux, si pour lui c’est le triomphe du rien, j’ose penser que ce ne sera pas rien. Bien fraternellement

Pierre Bay, Salans

Quel qu’en soit le niveau de lecture, dans le conte philosophique « Le Testament de Dieu », rédigé avec lyrisme par Alain Houziaux, le dieu qu’il fait parler ne ressemble guère au Dieu de Jésus-Christ : il se complaît dans le néant et pourrait nous y entraîner avec lui. Pourquoi « désespérer Billancourt » par des propos nihilistes ?

De nombreux penseurs se sont exprimés sur le silence de Dieu et, coïncidence, dans le numéro d’avril de la revue Panorama Aujourd’hui, le journaliste Bertrand Révillon termine son éditorial sur ce thème par ces mots, qu’il attribue lui aussi à Dieu : « Tu sais, ta visite [à un malade hospitalisé] m’a fait du bien. C’est bon de croire en l’homme... ». Cet autre point de vue nous semble « vital ».

Luc et Dominique Valentin, Bures/Yvette

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Vision


Vous cherchez un modèle de pensée, mais celui-ci, depuis des années, vous a été enseigné. Les textes que l’on appelle sacrés, nous disent qu’il faut s’aimer.

Le sens de ce mot « Amour » a été gravé dans la pierre, par des commandements qui sont restés lettre morte. Des messagers nous ont montré le chemin, que faisons-nous de leur parole. La vie n’est pas seulement une prière derrière laquelle on se réfugie, mais une action au service du bien.

Que peut-on trouver dans l’exploitation, la domination, l’accumulation ?

Comment croire que la possession n’est que l’ultime sens de la vie ?

La réponse à ces questions paraît si évidente mais encore faut-il se les poser. Nous ne devons plus confondre plaisir et bonheur.

Et, si nous arrêtions tout quelque temps, si nous demandions pardon à cette nature qui nous donne la vie et que nous détruisons à grands pas.

Si nous prenions le temps de nous interroger sur l’avenir de notre planète, vaut-il mieux bien respirer ou consommer sans limites ?

Ils ne seraient, pendant cet instant, que quelques-uns à perdre leur soi-disant richesse car l’immense majorité d’entre nous connaît le sens du mot galère.

Depuis des éternités, amour et argent ne peuvent se conjuguer, comme une confrontation du mal face au bien, au service de la destruction et suicide collectif, au terminus de plus en plus proche.

Certains préconisent une répartition des richesses, ce ne serait qu’une porte ouverte à la surconsommation.

Il serait préférable de considérer l’utilisation de ces biens par l’humanité, pour le bien de l’humanité.

Que nous est-il proposé, sinon d’accepter le non-retour, à cause d’une supériorité matérialiste de l’homme où l’humilité n’est pas de mise. Il n’est nullement besoin de se prédire prophète pour affirmer cela.

La seule contemplation du désastre confirme ces propos. Dieu a créé la nature à son image, et a laissé à l’homme le choix de la méditation ou de la dévastation.

Notre salut ne passe que par ce savoir universel et non pas par des croyances désacralisées par l’incertitude.

Stéphane Baudet, Joigny

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