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Numéro 187 - Mars 2005
( sommaire )

Méditer

J’apporte le salut à ceux contre qui on souffle

Terrible est la souffrance de celui vers qui revient le bruit de la calomnie. Atteint dans son honneur, dans sa probité, dans son être, il subit une violence dont le calomniateur n’a pas toujours conscience. A côté du méchant qui se délecte de détruire la réputation d’autrui, se déploie en effet toute la troupe des simples mauvaises langues, pas même cruelles, mais qui savourent simplement le plaisir de parler pour parler, et de participer à la valse des rumeurs! Qui d’entre nous se sent absolument indemne de ce péché qui ne semble innocent que parce qu’il est si largement partagé? Dire du mal d’autrui –un petit peu-, est-ce si grave? Et après tout n’est-ce pas justifié parfois? Et pourtant quelqu’un comparait un jour la médisance à un poison que l’on verserait dans l’oreille, rappelant d’ailleurs que c’est ainsi –par un poison versé dans l’oreille– qu’avait été assassiné le père d’Hamlet. Pour Maïmonide, la mauvaise langue ne tue pas seulement celui qui dit du mal et celui dont on dit du mal, mais plus sûrement encore celui qui écoute. Vraiment, ce psaume évoque un thème profondément humain, qui nous concerne tous.

Sauve, Eternel!
car c’en est fini des hommes loyaux,
Les fidèles disparaissent parmi les humains.
Chacun dit des calomnies à son prochain.
On se parle avec des lèvres flatteuses,
Et un cœur double.

Que l’Eternel retranche
toutes les lèvres flatteuses,
La langue qui discourt avec arrogance,
Ceux qui disent:
nous sommes puissants par notre langue,
Nos lèvres sont avec nous;
Qui serait notre Seigneur?
Parce que les malheureux sont opprimés
[ et que les pauvres gémissent,
Maintenant, dit l’Eternel, je me lève,
J’apporte le salut à ceux contre qui on souffle.
Les paroles de l’Eternel sont des paroles pures;
Un argent éprouvé au creuset de la terre,
Et sept fois épuré.

Psaume 12,1-7

Oui la langue est puissante, et ce peut être pour le pire comme pour le meilleur. Pour détruire le prochain ou le bénir, pour disqualifier Dieu ou le louer, c’est la mêmelangue, hélas ! Comment la purifier? Est-ce par la sagesse? En apprenant à la tourner sept fois dans sa bouche avant de la laisser s’exprimer? Ou en écoutant Dieu dans sa Parole et son silence? Car c’est aussi par la bouche et par l’oreille qu’il nous enseigne et nous sauve. Et le psalmiste nous le fait vivre et sentir avec des mots vibrants: «Maintenant, dit l’Eternel, je me lève. J’apporte le Salut à ceux contre qui on souffle!» Et ses Paroles sont pures, invitant nos propres lèvres à se purifier en elles. Rien ne doit rester qui nous salisse la bouche, le cœur, la pensée. Rien ne doit rester qui englue le prochain dans le maléfice d’un verbe faux, méchant, salissant…Le propre Verbe de Dieu est comme un rocher au cœur de la tempête: il redonne confiance en ce que parler veut dire. feuille

Florence Taubmann

À l’écoute du culte dominical:
7. La prière d’illumination

Qu’on l’appelle prière d’illumination, ou d’abondance, ou simplement prière avant les lectures bibliques, il s’agit d’un appel à l’Esprit Saint, comme au moment de l’Invocation. Qu’il nous aide à entendre, à comprendre, à dire et à vivre la Parole de Dieu, non seulement pendant ce temps de culte, mais dans les jours à venir! Il peut être bon de penser à ce geste qui n’est pas nôtre mais catholique de la signation, où le fidèle, au moment de la lecture de l’évangile, fait un signe de croix sur son front, sur ses lèvres, puis sur son cœur. Cela réitère cette forte idée biblique de la parole divine gravée dans le plus profond de l’homme, ou encore offerte comme une véritable nourriture.

Seigneur notre Dieu,
Ouvrir un livre: ce Livre.
Dire: voici les Ecritures!
Ces Ecritures sont saintes…
Croire que tu t’adresses à nous,
Par ta Parole et par tes silences.
Se demander,
Ne plus savoir,
Attendre une lueur de sens,
Le témoignage discret et mystérieux de ton Esprit.
Recevoir joie, confiance, vie…
Se sentir entraîné à la suite de Jésus ton Messie.
Ainsi soit-il.

Auteur inconnu.

Seigneur accorde-moi le silence,
non pas le silence qui me rend prisonnier de moi-même,
mais celui qui me libère et m’ouvre des espaces nouveaux,
non pas le silence de la peur des autres et du monde,
mais celui qui me rend proche de tout homme et de la création,
non pas celui de l’égoïsme froid, indifférent et hautain,
mais celui qui enracine, fortifie et purifie la tendresse du cœur,
non pas le silence de l’absence vide, du monologue solitaire,
mais celui de la rencontre, de l’intimité en ta Présence,
non pas le silence de la nuit, du désespoir,
mais celui qui attend la lumière de l’aurore, de l’espérance,
non pas le silence du bavard, rempli de mots, de lui-même,
mais celui du cœur qui écoute le murmure de ton Esprit.

 

En d’autres lieux

Apprends-moi à rechercher
chez les autres leurs qualités subtiles,
à reconnaître
leur valeur incommensurable.
Apprends-moi à cultiver un peu d’amour
pour tous tes enfants.
Car personne, personne,
n’échappe à la rédemption.Permets que le bien en moi reconnaisse
et rejoigne le bien qui est en l’autre
jusqu’à ce que le monde entier
soit transformé par le pouvoir de l’amour,
pouvoir auquel on ne peut résister.

Rabbi Nachman de Breslau

Au fil d’une pensée

"Celui qui possède la charité véritable et parfaite ne se recherche en rien ; mais son unique désir est que la gloire de Dieu s'opère en toutes choses."

Thomas a Kempis,
L'imitation de Jésus-Christ

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