logo d'Évangile et Liberté

couverture du magazine

Numéro 178-179
juin-juillet 2004
( sommaire )

Billet

Surprises, donc !

La vie est pleine de surprises, bonnes ou mauvaises. La Bible aussi : ainsi les mages cherchant un roi et trouvant… un enfant, Élie découvrant Dieu… dans le souffle fragile et non dans le tonnerre. Surprises, donc ! Mais il semblerait que notre société actuelle ait plus de mal à supporter les surprises. On y préfère les « principes de précaution », les « guerres préventives » (il faudra d’ailleurs que l’on m’explique ce concept !), le « risque zéro » ou le « zéro défaut ». Bref tout devient tragiquement raisonnable : les cadeaux d’anniversaire se font désormais sur des listes programmées et, l’été prochain, les français continueront de préférer la mer à la montagne. C’est comme ça !

Généralement les protestants se reconnaissent bien dans cette société sérieuse : ni fantaisie douteuse, ni émotion suspecte. De la raison et de la rigueur ! Voilà les gages d’une vérité sociale et culturelle. Et pourtant, ne sommes-nous pas émus ou surpris chaque jour dans notre vie ? Tout se passe comme si nous voulions (particulièrement nous les protestants !) opposer le sérieux et l’inutile. À ma gauche (ou à ma droite après tout, devoir de neutralité politique oblige…) le sérieux et son cortège de réflexions de haute volée, d’actions concrètes et efficaces, de foi emprunte de tradition et de recueillement. À ma droite (ou à ma gauche, ibid…) l’inutile et son magma de démagogies, de sensibleries inutiles et d’humour sacrilège. Le choix est vite fait ! Et si nous nous trompions… Et si l’émotion était, avec la réflexion et l’action, l’un des trois piliers de la foi chrétienne. Nulle tendance chrétienne n’a le monopole de l’un de ces piliers. Nous devons, avec nos accents libéraux d’ouverture et de réflexion, refuser de fermer la porte à l’émotion. Sinon, nous la laisserions cultiver dans les sphères religieuses et médiatiques où l’on s’escrime, non sans succès, à remplacer l’intelligence par l’émotionnel. Or, l’intelligence sans émotion est froide et déconnectée de nos réalités tandis que l’émotion « pure » sans réflexion est simplement affligeante de bêtise.

Alors, au risque d’être discrédité par les plus « sérieux » des lecteurs, j’avoue mon émotion intense devant un coucher de soleil sur la rade de Marseille. Cela évoque pour moi, au delà de l’instant, une notion de l’équilibre. J’avoue même mieux comprendre alors la théologie du process et sa notion de dynamisme créateur de Dieu. Comme quoi, on peut se laisser aller sans être complètement stupide… feuille

Jean Marie de Bourqueney

haut

Merci de soutenir Évangile & liberté
en vous abonnant :)

 


Accueil

Pour s'abonner

Rédaction

Soumettre un article

Évangile & liberté

Courrier des lecteurs

Ouverture et actualité

Vos questions

Événements

Liens sur le www

Liste des numéros

Index des auteurs


Article Précédent

Article Suivant

Sommaire de ce N°


Vous pouvez nous écrire vos remarques, vos encouragements, vos questions