Contrairement à une idée
trop répandue, le christianisme des premiers siècles
fourmillait d'idées variées et de pensées,
voire de théologies, très différentes. Dès
la première moitié du premier siècle, les lettres
de l'apôtre Paul nous montrent les fortes divergences entre
sa pensée et celle d'autres chrétiens, notamment l'apôtre
Pierre. Plus tard les écoles d'Antioche, d'Alexandrie, d'Edesse
et d'autres permirent au christianisme de se développer dans
des directions bien différentes.
À partir du moment où certains penseurs commencèrent,
à la fin du premier siècle, à affirmer que
Jésus était Dieu, il était normal qu'une bonne
partie des réflexions et polémiques se concentre sur
la nature exacte de la relation entre Dieu et Jésus et par
suite sur la nature de Jésus lui-même. Ce ne sont pas
les hérésies qui se sont développées,
mais les idées. Ensuite, des disputes interminables, parfois
sordides, en tout cas douloureuses pour l'Eglise, se sont terminées
par les fameux conciles au cours desquels la vraie foi était
imposée, déclarant hérétiques toutes
les autres. Jusqu'à ce que le concile suivant dise le contraire.
Dans le tumulte de tous ces conciles, ceux dit "cuméniques"
ont tenté d'imposer une orthodoxie à l'ensemble de
la chrétienté. Ils y parvinrent avec grande difficulté.
L'anomalie n'est donc pas qu'il ait existé de nombreuses
"hérésies", mais que l'Eglise ait voulu
imposer une pensée unique.Elle n'y est jamais parvenu.
Qu'entendez-vous par preuve de l'existence physique de Jésus?
Vous voulez dire citations dans les textes profanes? Il en existe:
Chez Flavius Josèphe vers 93; chez Pline le Jeune, vers 112;
chez Tacite, vers 115. Elles sont effectivement peu nombreuses.
Mais beaucoup plus nombreuses chez les auteurs chrétiens:
Clément de Rome vers 100, Ignace d'Antioche vers 110, etc.
Cela montre simplement que les non-chrétiens s'intéressaient
peu au christianisme.
Henri Persoz