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Numéro 218
Avril 2008

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

Internet, par Raphaël Picon

Internet est devenu notre grande mémoire collective. Tout ce qui passe sur la toile y reste prisonnier. Sauf à détenir la clé d’accès d’un site, personne ne peut en modifier le contenu et effacer ce qui s’y trouve. Combien de demandeurs d’emploi, soucieux de faire bonne figure, se sont par exemple trouvés piégés par la mention de leur nom ou la présence de leur photo dans un site peu recommandable ! Grande mémoire de notre humanité, Internet en est aussi la grande poubelle. Tout s’y entasse et s’y nivelle : accumulation effrayante qui n’autorise aucun oubli. Cette mémoire n’est-elle pas l’usurpation d’une qualité jadis réservée à Dieu : celle de tout savoir et de tout garder ? ... Lire

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Questionner

La question mérite d’être posée, fût-ce sous cette forme abrupte. Philippe Vollot est choqué lorsqu’un célébrant nous invite à prier pour nous et pour les autres, tant cette pratique lui paraît peu chrétienne. Quelle que soit la sincérité de cette démarche, elle nous ramène involontairement à la conception bien peu évangélique d’un Dieu tout-puissant que l’on veut à notre service.

Prier, pour quoi faire ?, par Philippe Vollot

Chaque dimanche, dans la plupart des temples et des églises, l’officiant croit bien faire, lors de la prière dite d’intercession, d’une part en présentant au Seigneur un panel des guerres ou des catastrophes naturelles sous les feux de l’actualité, et d’autre part en évoquant les souffrances et difficultés rencontrées par les êtres qui nous sont chers... Lire

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AgirPeinture murale et tags sur un mur de la banlieue parisienne. © Jean-Louis Bouzou - Fotolia.com

« Jeunes de banlieue » : des mots souvent synonymes de peur, de violence… Le travail de prévention est indispensable, non seulement pour aider des jeunes en souffrance, mais aussi pour toucher du doigt la richesse de graines de vie insoupçonnées.

Jeunes de banlieue, par Christine Durand-Leis

Le Foyer protestant d’Aubervilliers a créé en 1978 « À Travers La Ville » (ALV), un club de prévention avec maintenant 18 éducateurs de rue, qui, en cinq équipes, interviennent à Aubervilliers et à Pantin... Lire

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Ces mots qu'on n'aime pas

Pilate, par Laurent Gagnebin

Pilate, le gouverneur romain, qui joue un rôle si important, voire décisif, dans la condamnation à mort de Jésus, s’apparente, dans notre mémoire collective, à la figure du lâche : celui qui s’en lave les mains (Mt 27,24) et fuit habilement devant sa responsabilité. Or il est l’auteur d’une des plus belles affirmations bibliques, une de celles dont on voudrait tant que les chrétiens aient toujours été capables de la prononcer : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Jn 19,22), qui, en latin (« Quod scripsi scripsi »), sonne avec trois mots nets, sans concession, fermes. Elle est exemplaire quand il s’agit de nous inviter à assumer nos paroles, nos écrits et nos actes... Lire

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Série : Les Pères de L’Église

Quand les Pères de l’Église nous surprennent et nous questionnent... Jacques-Noël Pérès, professeur de patristique à la faculté de théologie protestante de Paris, partage pour nous ces trésors du patrimoine chrétien.

4. Dhuoda, Manuel pour mon fils, par Jacques-Noël Pérès

Ne laisse pas, je t’en prie, de fréquenter non seulement les anciens, mais encore les jeunes qui chérissent Dieu et apprennent la sagesse, car c’est dans la fleur de la jeunesse que la vieillesse puise sa force. Quelqu’un dit : « Ce que tu n’as pas amassé dans ta jeunesse, comment le trouveras-tu dans ta vieillesse ? » Demande donc la sagesse au Seigneur et dis : « Ô Dieu, instruis-moi dès ma jeunesse ; et jusqu’en ma vieillesse et mon déclin, ne m’abandonne pas, Père saint. »

Dhuoda (1re moitié du IXe siècle)
Manuel pour mon fils III, 5

On a trop souvent entendu dire que les jeunes sont l’avenir de l’Église, pour que ce soit nécessairement vrai. Tout dépend de la limite que l’on assigne à la jeunesse. Il y a des jeunes qui pensent comme des vieux et des vieux qui se conduisent comme des jeunes... Lire

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Billet

Homo analphabetus, par Nicole Vray

Texte : « on pren 1 minut pr trouv kelk 1 2 special, 1 h pr apprecié, 1 journée pr aimé et 1 vi entière pr l’oublié. Envoi ce msg a 1 person ke tu noublira jamé et a moi si jen fé parti. Si tu lenvoi a person sa veu dir ke t pressé et ke ta oublié tou t amis ». À vous, amis lecteurs, de traduire ce, quoi ?, message, texto ?, que m’a donné une jeune fille de 14-15 ans. Plus simplement, on comprend mieux « t où », « c ki » ou « j v ». Le tout, bien sûr, non pas à lire mais à dire, pour retrouver le sens par le son... Lire

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Méditer

Seigneur, mets au profond de nous
ton Esprit de vie
, par Jacques Juillard

Vois les pays et les cœurs ravagés de violence,
et ce chaos de murs d’orgueil, de haine, de rejet,
et ces blessures de chaque jour amères et solitaires...

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fresque de Gozzoli. Photo D.R.Cahier : Le catharisme, première Église alternative
par Anne Brenon

En ce début de millénaire, s’égrènent les anniversaires de dates liées à l’histoire des cathares ou Albigeois, et de leur répression : à 1206/2006 et 1207/2007, correspondait le temps des « disputes » théologiques ayant opposé, en Languedoc, les légats cisterciens du pape aux champions de l’hérésie ; ce printemps 2008 évoque l’appel de 1208 du pape Innocent III à la croisade contre les Albigeois : l’emploi de la force sanctionnant l’échec de la parole.

Il importe, 800 ans après ces événements, de faire un peu de lumière sur les réalités du catharisme : ce mouvement religieux, aujourd’hui méconnu encore par l’Histoire, a été dénoncé comme hérétique par la papauté – sans doute parce qu’il constituait contre elle, plusieurs siècles avant la Réforme, une première Église chrétienne alternative. N’oublions pas en effet qu’au temps des cathares, aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles, les vaudois n’étaient encore qu’un mouvement mendiant, certes indocile, mais ne remettant nullement en cause les fondamentaux romains.

Anne Brenon a consacré toute sa carrière de recherche à l’hérésie médiévale. Archiviste paléographe et diplômée en Sciences Religieuses, ancien conservateur en chef des Archives de France, elle a publié sur le sujet un certain nombre d’ouvrages historiques, parmi lesquels :

• Le vrai visage du catharisme (Loubatières, Prix Notre Histoire 1990)
• Les femmes cathares (Perrin, Tempus, 2005)
• Les cathares : Pauvres du Christ ou apôtres de Satan ? (Gallimard, Découvertes, 1997)
• Les archipels cathares (L’hydre éditions, 2003)
• Le choix hérétique (La Louve éditions, 2006)
• Le dernier des cathares, Pèire Autier (Perrin, 2006)
• Les cathares (Albin Michel, Spiritualités vivantes, 2007) feuille

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

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Repenser

Dans cette rubrique repenser, nous proposons une réflexion d’ordre catéchétique. Après l’Incarnation (n°217, mars), voici un autre article nous aidant à penser un christianisme pour aujourd’hui.

La croix est un des symboles les plus importants du christianisme, longuement commenté par Paul. Mais la crucifixion de Jésus donne néanmoins lieu à diverses interprétations..

La croix, par Gilles Castelnau

Les « Pharisiens » représentaient, au temps de Jésus, l’attachement à l’ordre moral. Ils concevaient la fidélité à Dieu comme l’obéissance aux 613 prescriptions de la Loi de Moïse. Jésus, qui faisait des guérisons le jour du sabbat, transgressait donc une des lois fondamentales. En guérissant, par exemple, l’homme-à-la-main-sèche (Luc 6,6 ss), il montrait que pour lui, la main d’un homme avait plus de valeur que le règlement le plus sacré. C’est la religion de l’« Homme » plutôt que la religion du « Livre ». C’est, notamment, à cause de cet acte, note l’évangéliste, que les pharisiens décidèrent sa condamnation... Lire

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Débattre

Bernard Reymond nous propose une méditation sur ce célèbre verset de l’évangile de Jean. Jésus l’a-t-il réellement prononcé avec le sens que certains lui donnent aujourd’hui ?

Que tous soient un ?, par Bernard Reymond

Curieux, le sort réservé à certaines paroles de Jésus plutôt qu’à d’autres. À entendre certains propos d’origine ecclésiastique, la longue prière que, selon l’évangéliste Jean, Jésus a adressée à Dieu juste avant son arrestation à Gethsémané, impliquerait que soit réalisée l’unité institutionnelle et doctrinale des Églises chrétiennes. « Que tous soient un » – ce verset aurait-il donc valeur de consigne divine ? Encore faudrait-il être certain que Jésus l’a non seulement dite sous cette forme, mais aussi l’a pensée dans le sens qu’on lui prête... Lire

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Regarder

Photo de Bill Jacobson

Présence

Photo de Bill Jacobson. Les Éditions Hatje Cantz viennent de consacrer
un magnifique ouvrage au travail de ce photographe. isbn 978-3-7757-1562-1

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Commenter

Le titre (épîtres “pastorales”) des trois lettres à Timothée et à Tite renvoie au pasteur, berger du troupeau ; elles contiennent en effet des instructions à des responsables de communauté. Leur attribution à l’apôtre Paul est attestée par leur texte comme par la tradition. Tout semble simple, et pourtant...

Sur l’authenticité des épîtres pastorales, par Patrice Rolin

Ces « pastorales » ont depuis toujours été l’objet d’hésitations : absentes de certains manuscrits anciens de référence ou citées indépendamment des autres lettres de Paul dans certaines listes canoniques. Cette situation est interprétée de diverses façons : pour certains, elle témoigne de ce que ces lettres n’étaient pas, ou pas encore, reconnues comme appartenant à la liste des livres faisant autorité ; d’autres y voient les conséquences de différents accidents de transmission. Ces incertitudes autour des pastorales soulèvent la question de leur authenticité... Lire

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RetrouverFausto Socin

Lelio et Fausto Socin au xvie siècle, trop souvent méconnus, ne sont-ils pas à mettre au nombre des Réformateurs ? Leur théologie antitrinitaire explique partiellement leur mise à l’écart par une certaine tradition protestante.

Les sociniens, par Vincens Hubac

Lelio Socin et Fausto Socin, l’oncle et le neveu, sont nés, le premier à Sienne en 1525, le second en 1539, à Sienne également. Ils appartenaient à une famille de rabbins connus. L’un comme l’autre est marqué par l’humanisme et les idées nouvelles, en particulier par la Réforme. Comme tous les érudits de son temps, Lelio Socin est en relation avec les philosophes et théologiens, notamment Mélanchthon et Calvin. Lelio Socin apparaît comme un rationaliste, ce qui le conduit à remettre en cause certaines idées communément admises à l’époque, comme la prédestination ; mais il discute aussi les dogmes relatifs à la divinité du Christ et à la personne du Saint-Esprit. On trouve là le courant des antitrinitaires véhiculant des idées qui ont envoyé Michel Servet au bûcher en 1553. Lelio mourut jeune, en 1562, mais son neveu Fausto qui l’admirait et avec lequel il correspondait fut son héritier... Lire

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couverture du livreLire

Livre : Coran thématique

Livre : Par-delà l’athéisme

Livre : La religion à l’école

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RésonnerKarim Cermolacce

Karim Cermolacce, secrétaire de notre mensuel Évangile et liberté, a depuis longtemps une passion pour Maria Callas. Olivier Guivarch l’a interrogé pour en savoir plus.

Maria Callas (1923-1977), par Karim Cermolacce

Quand avez-vous écouté « La Callas » pour la première fois ?

Au début des années 70, grâce à mon professeur de français, au lycée à Marseille. J’ai tout de suite été bouleversé par sa voix, par son interprétation. Je me souviens, c’était Norma, l’opéra de Vincenzo Bellini. Mon professeur de danse me prêtait ses disques pour que je puisse mieux la découvrir...

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Nouvelles

Cathares et protestants :
Conférences à deux voix avec Anne Brenon et Michel Jas

Union Protestante Libérale, Strasbourg :
Quel avenir pour notre société ? Perspectives sociales

La “Mémoire” d’Évangile et liberté :
il serait utile d’avoir une collection des numéros anciens

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Courrier des Lecteurs

Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.

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Citation

L’obscurité ne peut chasser l’obscurité ;
seule la lumière le peut.
La haine ne peut chasser la haine ;
seul l’amour le peut.

Martin Luther King

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