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Numéro 208
Avril 2007

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

Personne ne détient les clés du bonheur !, par Raphaël Picon

Voilà ce que nous ont enseigné les Réformateurs en affirmant : le salut est offert par la seule grâce de Dieu ! Le protestantisme est né de cette conviction. Il nous permet de repenser la relation à Dieu et aux autres, comme tous les éléments de la foi chrétienne, à la lumière de cette vérité : l’amour de Dieu ne récompense aucun mérite, il est donné sans condition...

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Questionner

La religion traditionnelle n’attire plus les foules. Mais l’homme reste en quête de spiritualité, car les questions existentielles profondes demeurent. Michel Cornuz propose une théologie responsable pour répondre à cette soif de spirituel, et rendre compréhensibles aujourd’hui les symboles chrétiens fondamentaux.

Le protestantisme et les quêtes spirituelles contemporaines, par Michel Cornuz

De nombreux ouvrages de sociologie des religions décrivent et analysent les « métamorphoses » du religieux contemporain. Il n’est pas question ici de reprendre ces analyses, mais plutôt de réfléchir à notre témoignage protestant dans ce nouveau paysage spirituel. Ces nouvelles quêtes spirituelles, caractérisées notamment par un « réenchantement du monde », un retour à une certaine forme de pensée « magique », une redécouverte de l’intériorité, un brassage des différentes traditions religieuses sans souci de cohérence, le tout dans un horizon de développement personnel, semblent totalement étrangères à notre héritage protestant. D’ailleurs, peu de voix (à part dans les milieux évangéliques, qui répondent de manière frontale à ces nouvelles spiritualités) se font entendre pour ouvrir un dialogue exigeant et constructif. La plupart du temps, les pasteurs et théologiens, ainsi que les Églises, réagissent au mieux par une indifférence condescendante, au pire par le mépris...

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Débattre

Le politique est-il en déclin ? Non, répond le sociologue Michel Wieviorka dans un ouvrage collectif paru récemment, et qu’analyse Antoine Bosshard, journaliste au quotidien suisse Le Temps.

Les mutations du politique, par Antoine Bosshard

Le déclin du politique est un leitmotiv récurrent. Il suscite études et articles de revues. Il entretient le pessimisme des élites, quand l’opinion, elle, a décidé : selon un sondage récent, les deux tiers des Français estiment que « les hommes politiques ne se préoccupent pas – ou très peu – de ce que pensent les Français ». Mais peut-on réenchanter le politique, et comment ? s’est demandé une poignée d’universitaires – sociologues, historiens, économistes – à la fois français et étrangers, tous réunis par Michel Wieviorka. De leurs débats, l’auteur publie, en leur nom, un condensé assez nuancé pour faire réapparaître leurs divergences et la complexité du thème retenu...

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Ces mots qu'on n'aime pas

Résurrection des corps, par Laurent Gagnebin

Résurrection de la chair, des corps : bien des confessions de foi les affirment. On se rappelle ces innombrables œuvres picturales figurant de manière à la fois suggestive et naïve ce moment de la vie future. Il m’est certes complètement indifférent de savoir si mes orteils, mon foie, mon nez, mon nombril, par exemple, vont ressusciter...

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Série : l’autorité (1/5)Allégorie de la Justice sur un palais de Justice en Suède. Photo D.R.

1. Qu’est-ce que l’autorité ?, par Michel Bertrand

Le thème de l’autorité ouvre sur des interrogations concrètes et existentielles auxquelles chacun est confronté. Dès que des personnes se rencontrent ou vivent ensemble (enfants qui jouent, collègues au travail, vie associative, catéchèse, prédication…), des liens d’autorité s’instaurent, qu’ils soient ou non visibles et perceptibles. C’est pourquoi l’autorité est au cœur aujourd’hui de nombreux débats dans des domaines aussi divers que la sociologie, la psychologie, la pédagogie, les sciences politiques, le droit, la théologie, avec souvent, en arrière-plan, une mise en cause des autorités instituées. Celles des Églises n’y échappent pas...

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Billet

Le musée des électeurs, par Jean-Marie de Bourqueney

Imaginez un nouveau musée : celui des électeurs. Ce serait passionnant ! Bien sûr ce serait un musée contemporain, car tous n’ont pas disparu au profit des pêcheurs à la ligne… C’est étrange d’ailleurs de penser que tous les abstentionnistes sont des pêcheurs. J’ai peur pour la survie des poissons dans nos rivières...

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Méditer

Un chemin de lumière, par Jacques Juillard

Un chemin d’angoisse, de doute et de douleur,
mais jamais de rancune et de haine.
Jamais les forces de mort n’ont enterré l’amour....

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Cahier : Le dialogue judéo-chrétien

L’Église. Peinture sur bois. Période estimée entre 1150 et 1200. Zillis, Église Saint-Martin

La Synagogue. Peinture sur bois. Période estimée entre 1150 et 1200. Zillis, Église Saint-Martin

L’Église et la Synagogue. Peinture sur bois. Période estimée entre 1150 et 1200. Zillis, Église Saint-Martin

 

La Bible nous raconte une histoire d’Alliance. Dieu créateur a voulu faire alliance avec toute l’humanité, Adam et Ève : ce fut un échec. Alors Dieu recommença avec une partie de l’humanité, Noé et sa descendance. Nouvel échec. Nouvel essai avec Abraham, puis enfin avec la descendance de Jacob : ce sera le peuple d’Israël qui acceptera l’Alliance. Dieu lui offrira les « Dix Paroles », mais le summum du message divin sera entendu avec l’impératif « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18).

Jésus de Nazareth était fils de ce peuple, ses disciples étaient juifs. Jésus enseignait dans les synagogues, dans le Temple, ses discours citaient la Thora, les prophètes et les psaumes. Les racines du christianisme sont incontestablement juives.

Pourtant Jésus a été un juif atypique, « libéral », qui a voulu réformer le judaïsme. Son attitude face à la Loi, son discours sur le Temple, son audience auprès du peuple, l’ont conduit au supplice de la croix. Mais il n’a probablement jamais pensé qu’il ouvrait la voie à une nouvelle religion. Il faut attendre les épîtres de Paul (entre 50 et 60) puis les évangiles et les Actes pour percevoir les tensions dans les communautés judéo-chrétiennes, entre elles et avec les juifs. Les « hellénistes » (Étienne et Philippe) donnent dans leurs communautés un rôle plus important aux lois morales qu’aux lois rituelles et cela provoque avec les « hébreux » (Jacques) des débats qui transparaissent dans les controverses entre Jésus et les pharisiens. Paul radicalise le débat, remplace le « salut par la Loi » par le « salut par la Grâce ».

La séparation entre judaïsme et christianisme était inévitable.

En 70 les Romains détruisirent le Temple et l’état juif disparut. Puis le christianisme se répandit, et les juifs furent soumis à la ségrégation, aux massacres, à l’antisémitisme d’Église ou populaire. Une évolution au siècle des Lumières n’empêcha pas la Shoah au XXe siècle, avec la mort de six millions de juifs et la stupéfaction horrifiée du monde.

Aujourd’hui, si l’antisémitisme n’a pas disparu, les chrétiens ont pris conscience de leur responsabilité historique, de la richesse du dialogue interreligieux et de la spécificité du dialogue judéo-chrétien. Après le « Il est interdit d’interdire » de mai 68, la loi a repris son statut de nécessité dans la structuration de la personne. Certaines difficultés dans les relations entre juifs et chrétiens peuvent s’expliquer par leur proximité qui rend les discussions passionnelles. Mais des groupes se réunissent pour partager les interprétations juive et chrétienne des textes bibliques ; un dialogue fructueux s’est établi. Une réflexion théologique, dont Florence Taubmann se fait ici l’écho, a commencé et doit se poursuivre dans un climat dépassionné. feuille

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

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Commenter Michelangelo Merisi, il  Caravaggio, La Cène d’Emmaüs. Londres, National Gallery.

Les traductions de la Bible font une distinction entre ceux qui se lèvent et ceux qui ressuscitent, alors que le verbe grec est le même. Jusqu’où ont-elles raison ?

Les ressuscités d’Emmaüs (Luc 24,13-33), par Henri Persoz

Les évangiles marquent un certain embarras pour expliquer la résurrection. On le serait à moins. Comment expliquer que l’on puisse être mort et vivant à la fois ? Le genre littéraire utilisé est celui des apparitions. Elles se placent au-delà de l’histoire, dans un monde qui force la réalité, pour mieux communiquer des impressions fortes ; de la même façon que les peintres impressionnistes forçaient la réalité des couleurs et des formes pour mieux exprimer des vérités ultimes, que la simple description de ce qu’ils avaient vu serait incapable de signifier...

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En Bref

Dans le monde et dans les Églises par Claudine Castelnau

États-Unis : Religion et politique
Anglicanisme : Polygamie et « colonialisme »
France : Créationnisme version musulmane !
Nigeria : Carte d’électeur = communion
Paraguay : Un évêque suspendu a divinis

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Raconter

Sans prétentions dogmatiques, ni même théologiques, le pasteur Alain Houziaux nous livre ici un conte philosophique et poétique. Et si Dieu nous faisait ses adieux ?

Le testament de Dieu, par Alain Houziaux

Oui, moi qui suis le dernier des dieux, il est temps que je m’en aille et je viens vous faire mes adieux. Pourtant, j’en conviens, vous m’avez reçu comme un prince. À bien des égards, vous vous êtes mis en frais. Souvent vous avez fait de moi le roi de vos fêtes et de vos enchantements. J’étais le dieu des pâquerettes, des oasis et des printemps qui renaissent. J’étais la sève de vos soleils et de vos firmaments, le point d’orgue de vos cantilènes, le mystère de vos rêves et la consolation des honnêtes gens...

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Réagir

Le confessionnal et l’isoloir, par Laurent Gagnebin

On peut trouver des ressemblances entre le confessionnal et l’isoloir. Il s’agit dans les deux cas d’espaces bien délimités souvent sous forme de cabines, l’un dans le cadre ecclésial et romain, l’autre dans un cadre civil. Les deux sont en rapport direct avec le secret et nous mettent à l’abri d’écoutes et regards indésirables ; ils permettent de s’isoler. Se confesser est parfois une obligation. Il en va de même pour l’isoloir : on ne doit pas, en l’occurrence, voter et choisir son bulletin au su et vu de tous. Mais là s’arrêtent les proximité...

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Regarder

Photo D.R.

Pâques : un envol, un espoir, une lumière

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Lire

Livre : Le pari de la décroissance

Livre : La tyrannie de la pénitence

Livre : Avec ou sans Dieu ?

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Résonner La Cène, Bernard Buffet. Huile sur toile, 200x275cm, 1961, Musée du Vatican, collection d’art religieux moderne.

La Cène ne laisse pas indifférent. De nombreux artistes contemporains la représentent et lui donnent un sens original, entre invention et subversion. Premier tableau d’une nouvelle série.

La Cène de Bernard Buffet, entre le tribunal et la grâce, par Martine Grenier

La Cène de Bernard Buffet (1928-1999) appartient à un ensemble de tableaux retraçant des épisodes de la vie du Christ. Réalisées en 1961 pour décorer la chapelle de sa résidence de Château l’Arc, près d’Aix-en-Provence, ces œuvres furent données au musée du Vatican par le peintre en 1971. Dans cette toile, l’institution de la Cène est délaissée au profit du jugement de Judas. Pendant longtemps la communion de Judas a été ressentie par l’ensemble des chrétiens comme l’effrayante image de la communion sacrilège. Pourtant, la présence autour de la table de Pierre le renieur, de Judas le traître et d’autres disciples plus ou moins dignes, est bien le signe de la Grâce de Dieu qui nous accueille tous...

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Citation

En raison même de la référence centrale à Jésus-Christ, il y a un lien inévitable entre la Parole et les situations des hommes : encore une fois, là où ce lien serait brisé, on se trouverait en pleine mythologie. La Parole ne peut être saisie et dite en dehors de la situation d’aujourd’hui, sans quoi ce ne serait plus le Jésus-Christ des évangiles et de toute l’Écriture que l’on annoncerait, mais un fantôme intemporel et sans consistance, sans signification aucune pour l’existence quotidiennement vécue qui est la nôtre.

Georges Casalis, Prédication acte politique

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