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Numéro 204
Décembre 2006
( sommaire )

Agir

Le Centre d’action sociale protestant (CASP) a fêté cette année son centenaire. Vincens Hubac nous présente cette association qui, dans la droite ligne de l’Évangile, offre repas, logements et accompagnement social aux plus démunis, aux exclus de notre société d’abondance. Le CASP dispose d’un site Internet : www.centredactionsocialeprotestant.fr

Le CASP… 100 ans déjà !

Ils sont une soixantaine. Quelques uns sont arrivés seuls au temple mais le plus gros de la troupe est venu du métro, lieu prévu pour se retrouver et venir tous ensemble au Foyer de l’Âme. Le CASP organise bien les choses. Ce dimanche là c’est au tour de l’Église de la Bastille d’accueillir le repas dominical du CASP au bénéfice de personnes économiquement en difficulté. Dorothea Lange, Migrant Mother, 1936 © D.R.C’est une fête, pas seulement un simple repas. Les gens sont bien habillés mais leurs vêtements défraîchis et une certaine nervosité quant au nombre de places disponibles trahissent une pauvreté évidente. C’est la fête aussi par la qualité du repas, par l’installation des tables et leurs décors. Chacun prend place autour d’une personne de l’équipe d’accueil par table. Un discours de bienvenue au moment de l’apéritif, ainsi commence le repas.

J’ai été frappé par la dignité de ceux qui étaient assis à ma table ; la tenue générale et la qualité des propos échangés montrent clairement combien ces gens souvent exclus, incompris ou méprisés recèlent une grande richesse intérieure, une grande culture, une grande expérience de la vie. Le repas s’est achevé en chansons accompagnées au piano. Rendez-vous était pris pour le dimanche suivant dans une autre paroisse de la région parisienne. Ainsi le CASP apporte aux plus démunis un peu de dignité et de joie, dimanche après dimanche.

Les centres sociaux protestants et en particulier le CASP-région parisienne plongent leurs racines dans le christianisme social de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. La montée de la misère ouvrière et les fléaux qui ont accompagné l’industrialisation ont montré les limites des entraides paroissiales classiques. Il était nécessaire de réagir. Autour d’hommes comme Tommy Fallot, E. Loriol ou Rochas se sont constitués de nombreux mouvements pour lutter contre les différentes formes de misères de l’époque : ainsi sont nés les missions populaires, les Croix bleues, les centres d’action sociaux protestants. C’est aussi l’époque de l’essor de l’Armée du Salut créée quelques années avant en Grande Bretagne.

Cette année le CASP fête ses 100 ans. En 1906 l’Association de Bienfaisance parmi les protestants de Paris et de la Seine, créée un an plus tôt, est reconnue d’utilité publique. Le CASP pratique évidemment une entraide ouverte et travaille en réseau avec de nombreux partenaires, dans ses structures d’accueil : accueil de jour – hébergement d’urgence – centres d’hébergement insertion – résidences – centres d’accueil et d’accompagnement social des familles – demandeurs d’asile – sites d’accueil de nuit, etc.

Le CASP a entre autres offert en 2005 : 1 720 000 nuitées d’hébergement, 80 000 repas, 1 100 visites médicales, des milliers d’accueils ponctuels, etc. Ces quelques chiffres nous montrent tout l’intérêt que nous devrions porter aux associations qui luttent contre la misère.

Écoute, conseils juridiques, soins, repas, repos… La palette d’activités du CASP est très étendue mais elle montre les besoins de celles et ceux que la société rejette. L’importance de ses activités (qui s’ajoutent à celles de toutes les autres associations caritatives et à toutes les actions individuelles) nous pose aujourd’hui comme hier le problème de l’exclusion. Le rejet du pauvre, la misère sont un scandale pour l’humanité en général et insupportables pour les épaules de celui sur lequel pèse cette misère.

En face de la souffrance d’autrui comment ne pas répondre à l’appel de l’Évangile « aimez-vous », « ce que vous faites au plus petit… » ? Quel est le discours de l’Église ? Sommes-nous suffisamment contestataires pour être entendus et crédibles ? Quels projets d’Église pour les banlieues, pour les SDF, pour le Tiers Monde ?

Si l’arbre se reconnaît à ses fruits, alors le CASP et tous ceux qui s’engagent sur le terrain de la solidarité et du Royaume sont les fruits qui font de l’Église un bel arbre dont l’ombre est bienfaisante en été et les fruits nourrissants en hiver. feuille

Vincens Hubac

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