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Numéro 194 - décembre 2005
( sommaire )

Billet

Houellebecq, Nothomb ? Non merci !

Je suis comme tout le monde : face à l’info, je suis attiré par le chapelet de mauvaises nouvelles. Mais comme tout le monde, j’ai besoin de m’en évader le temps d’une lecture. Je vais chez mon libraire. En tête des rayons, j’ai le choix : le type « Houellebecq-Nothomb » ou le genre confessions intimes (plus c’est sale et mieux c’est !). Avouez que comme évasion du réel, on nage dans le bonheur et l’enthousiasme…

Il est vrai que les Romantiques du XIXe n’avaient pas forcément le mot joyeux et l’espérance chevillée au corps. Mais, dans la description souvent désespérée de leurs imaginaires, ils rejoignaient, et ils rejoignent encore, une sorte d’universelle éternité de notre condition humaine. Quant à nos chers Houellebecq, et Nothomb associés, ils mettent en scène, autant par leurs écrits que par l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes, une grande complaisance de leurs petits problèmes. Cela reste petit, et, pour tout dire, un peu ado attardé. Ils sont, comme l’acné juvénile, du sébum des petits découragements égocentrés de notre époque.

La Lutte finale, dessin de D.                 Dubucq

La Lutte finale, dessin de D. Dubucq, signé du pseudonyme Ashavérus. Dubucq dirigeait la revue satirique franco-belge Les Corbeaux.

Or, la littérature est vitale pour toute société. Par le jeu des mots et des langages, elle nous maintient dans une condition d’éveil, indispensable à la survie de l’espèce. Une fois passé le travail solitaire (et sans doute l’angoisse !) de l’écrivain face à sa page blanche, la littérature est fondamentalement partage et non étalage. L’existence littéraire d’un roman tient autant de son auteur que de ses lecteurs. Il est porté par un être seul autant que par le monde. Chaque roman est un pont possible entre l’éphémère d’un homme dans une époque et le rêve, sans doute illusoire autant qu’indispensable, d’une éternité.

« Jusques à quand » (comme on disait dans nos vieux cantiques) cette littérature glauque et dégoulinante ? Auteurs, à vos plumes (ou à vos claviers…) ! Éditeurs, ouvrez vos yeux et vos oreilles ! Je ne peux pas croire qu’il n’existe plus d’auteurs enthousiastes et heureux. Sinon il n’y aura bientôt plus de lecteurs et rien ne serait pire. feuille

Jean-Marie de Bourqueney

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