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Numéro 194 - décembre 2005
( sommaire )

Carte Blanche

L’Écriture seule ?

Parlons-en ensemble,
mais aussi et surtout avec d’autres que nous.

L'« Écriture seule », cela ne signifie pas qu’elle est écrite « pour les chrétiens seulement » ! Sola scriptura et non pas solitaria scriptura. Elle est un monument de spiritualité ouvert à tous, un lieu passionnant de recherches et de trouvailles, une référence et une source inépuisable pour l’intelligence des hommes et des femmes de tout horizon.

Cela signifie qu’elle est en quelque sorte unique en son genre, mais pas isolée, et surtout qu’elle doit être portée à la connaissance et à la lecture d’autres que nous. Car l’enjeu de l’épreuve et sa résolution se vérifieront sans doute dans le fait qu’elle a à « dire quelque chose » aussi à ceux qui précisément ont d’autres référents, d’autres récits, d’autres histoires et d’autres héros que les nôtres :

Les musulmans, et puis les polythéistes, les hindous et les bouddhistes avec les récits complexes de leur mythologie, et les athées. Les agnostiques, les ignorants et les indifférents. Et puis encore tous ceux qui souffrent en cachette de l’absence de lieu où faire habiter leur esprit. Enfin, peut-être et surtout ceux qui, de nos contemporains, vivent la modernité et pressentent la post modernité comme porteuse de questions sur Dieu encore sans réponses satisfaisantes, et que personne d’entre nous n’a encore débusquées dans les textes.

C’est donc au dialogue avec d’autres que nous-mêmes que nous sommes conviés. Et bien au-delà de l’œcuménisme chrétien ! Au dialogue entre les religions, et avec l’athéisme, avec le monde d’aujourd’hui. Lecture croisée, communautaire, publique, contradictoire, récit contre récit, héros contre héros, en un geste de rencontre et d’audace.

Nos Églises issues de la Réforme sauront-elles parler ensemble de l’Écriture en ces termes à d’autres interlocuteurs qu’elles-mêmes ? Notre communion luthéro-réformée saura-t-elle alors éprouver à son tour le « sola scriptura », mais non pas comme un trésor caché, réservé, et finalement enfoui, parce qu’elle voudrait le protéger, mais comme un trésor à partager ?

Relire l’Écriture et relier ensemble et avec tant d’autres nos mémoires si diverses, faire acte de religion, donc. Et espérer : voilà mon idée du moment.

Il y a encore tant de promesses inaccomplies… feuille

François Clavairoly

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