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Dans le N° 193

Les cornes de Moïse

Thomas Römer répond au courrier de Mme Husselstein-Frintz (publié dans le numéro 192 d’Évangile et liberté) au sujet des cornes de Moïse.

La signification première du substantif « Qèrèn » est bel et bien « corne » ; dans la Bible hébraïque, c’est seulement en Ex 34,29-30 et 35 qu’on postule le sens de « rayonnant ». Pour un auditeur du septième ou sixième siècle avant notre ère, ce mot évoquait certainement le sens premier de « corne », d’autant plus que la symbolique des cornes dans le Proche Orient ancien n’évoque nullement l’aspect négatif de l’être humain, comme l’écrit votre lectrice ; au contraire les cornes symbolisent la force, surtout des dieux.

Je reste donc convaincu que l’auteur d’Exode 34 a voulu introduire deux niveaux de lectures, ce qui est un phénomène assez fréquent, dans la Bible hébraïque. Et à mon avis Chagall, dans ses peintures, rend bien compte de ce surplus de sens.

NB : La traduction de betula dans la Vulgate est certainement fausse dans le sens biologique ; ceci dit, une jeune fille non mariée à l’époque de la rédaction des textes de la BH était en effet supposée être vierge.

Thomas Römer

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Prier ?

Le cahier sur la Prière publié dans le numéro 191 d’Évangile et liberté a provoqué diverses réactions. En voici deux :

C’est avec beaucoup de joie que je découvre qu’Évangile et Liberté a traduit deux chapitres d’un des livres de J.S. Spong (merci à Mme Orliac pour la traduction). En lisant les livres de Spong, je me disais souvent : « À quand une traduction française ? » Il faut dire que l’évêque Spong a révolutionné ma façon de comprendre Dieu, Jésus, la Bible, l’Église, notre rôle de chrétien, et… la prière (cf. le cahier du N° 191). Certes, à lire Spong, les convictions ancestrales sont ébranlées, certes l’angoisse monte dans le cœur (« mais alors, tout ce que j’ai cru jusqu’à présent est faux ? » ou « mais en qui ou en quoi puis-je avoir confiance ? »). Il n’empêche que les conclusions de Spong sont – une fois l’angoisse surmontée – de nature à renouveler la foi, à la rendre plus cohérente avec les réalités et les connaissances (notamment cosmologiques) de notre monde et de notre vie d’aujourd’hui. Les chrétiens sont souvent considérés par l’extérieur (de l’Église, j’entends) comme « des doux rêveurs des temps anciens » ; les écrits de Spong pourraient bien les ramener à aujourd’hui et les rendre, selon la formule de Jacques Ellul, un peu plus présents au monde. Merci à la rédaction d’Évangile et Liberté pour cette (courageuse) initiative de traduction. J’aimerais vous encourager à continuer dans ce sens et à publier, non plus des extraits, mais le livre complet.

Un pasteur évangélique

J’ai lu jusqu’au bout les sept pages du cahier « Prier... quand Dieu n’est plus aux Cieux », de John Shelby Spong. Provocateur, presque agressif. Il tranche, il élimine, il se pose en victime implorante en exil. C’est un déshabillage consciencieux, une sorte de strip-tease indécent, voire lamentable. « De quel Dieu parlez-vous ? » disait Wilfred Monod !

Heureusement, des plages de presque paix intérieure reconstruiront avec énergie ce qui a été saccagé. J’ai pensé à la déconstruction célèbre, et célébrée, de Jacques Derrida. Je m’accroche à la Réforme, je me méfie des Déformes… Ce désir maladif de dire l’indicible, d’imposer des recherches de démonstration par A + B. Pour moi, ces sept lourdes pages de pleurnicheries appellent des réponses que je ne suis pas capable d’exprimer. Je pense au livre de Auguste Sabatier Les religions d’autorité et la religion de l’Esprit, avec la remarquable préface de Georges Marchal ; je pense à Wilfred Monod…

Éliane Quenel, 93000 Bobigny

 

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