Le cahier sur la Prière publié
dans le numéro 191
dÉvangile et liberté a provoqué diverses
réactions. En voici deux :
Cest avec beaucoup de joie
que je découvre quÉvangile et Liberté a
traduit deux chapitres dun des livres de J.S. Spong (merci à
Mme Orliac pour la traduction). En lisant les livres de Spong, je
me disais souvent : « À quand une traduction française
? » Il faut dire que lévêque Spong a révolutionné
ma façon de comprendre Dieu, Jésus, la Bible, lÉglise,
notre rôle de chrétien, et
la prière (cf.
le cahier du N° 191). Certes, à lire Spong, les convictions
ancestrales sont ébranlées, certes langoisse monte
dans le cur (« mais alors, tout ce que jai cru jusquà
présent est faux ? » ou « mais en qui ou en quoi
puis-je avoir confiance ? »). Il nempêche que les
conclusions de Spong sont une fois langoisse surmontée
de nature à renouveler la foi, à la rendre plus
cohérente avec les réalités et les connaissances
(notamment cosmologiques) de notre monde et de notre vie daujourdhui.
Les chrétiens sont souvent considérés par lextérieur
(de lÉglise, jentends) comme « des doux rêveurs
des temps anciens » ; les écrits de Spong pourraient
bien les ramener à aujourdhui et les rendre, selon la
formule de Jacques Ellul, un peu plus présents au monde. Merci
à la rédaction dÉvangile et Liberté
pour cette (courageuse) initiative de traduction. Jaimerais
vous encourager à continuer dans ce sens et à publier,
non plus des extraits, mais le livre complet.
Un pasteur évangélique
Jai lu jusquau bout les
sept pages du cahier « Prier... quand Dieu nest plus aux
Cieux », de John Shelby Spong. Provocateur, presque agressif.
Il tranche, il élimine, il se pose en victime implorante en
exil. Cest un déshabillage consciencieux, une sorte de
strip-tease indécent, voire lamentable. « De quel Dieu
parlez-vous ? » disait Wilfred Monod !
Heureusement, des plages de presque paix intérieure reconstruiront
avec énergie ce qui a été saccagé. Jai
pensé à la déconstruction célèbre,
et célébrée, de Jacques Derrida. Je maccroche
à la Réforme, je me méfie des Déformes
Ce désir maladif de dire lindicible, dimposer des
recherches de démonstration par A + B. Pour moi, ces sept lourdes
pages de pleurnicheries appellent des réponses que je ne suis
pas capable dexprimer. Je pense au livre de Auguste Sabatier
Les religions dautorité et la religion de lEsprit,
avec la remarquable préface de Georges Marchal ; je pense à
Wilfred Monod
Éliane Quenel, 93000 Bobigny