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Numéro 191 - août-septembre 2005
( sommaire )

Agir

La rubrique «Combattre» s’appellera désormais «Agir».

Venir en aide aux plus marginalisés, les clochards que l’on croise partout dans nos villes, va bien plus loin que leur offrir une petite pièce, même avec un sourire. Vincens Hubac nous présente l’association « Diogène ».

Redonner une dignité aux exclus

Chacun devrait rougir de honte à la vue des exclus de tous bords qui errent dans nos rues. Tous nous devrions tenter quelque chose pour accueillir, aider, prendre en compte les malheureux qui nous entourent. La critique est aisée, les exhortations faciles à dire… Les réalisations, hélas, suivent rarement, car aider ceux qu’on appelle les SDF, les gens de la rue, les clochards, nécessite du temps, beaucoup d’énergie, autant de patience. Certains parlent de charisme.

L’association « Diogène », à Poissy, s’est lancée dans la bataille de l’urgence sociale auprès des personnes en grande difficulté.

 

La Rotonde de la Villette à                 Paris

La Rotonde de la Villette à Paris. Cet élégant monument de la fin du XVIIIe siècle sert de misérable refuge de fortune à des sans-abris.

Perdu dans un îlot de hangars et de maisonnettes un peu vétustes, près des immeubles Peugeot SA, se trouve «Diogène», non pas le philosophe grec qui vivait nu dans une jarre et qui cherchait un homme dans les rues d’Athènes en pleine journée, éclairé par une lanterne, mais un groupe de 18 personnes – pratiquement que des hommes – accueillis en urgence sociale. En cas de grand froid ou de canicule, la structure peut accueillir quelques personnes de plus. Là se trouvent des chambres, évidement, mais aussi une buanderie, une cuisine, une salle commune entretenues par les résidants. « Diogène » récupère objets et meubles, réparés et nettoyés sur place, par et pour les résidants. Peu à peu, certains re-trouvent une dignité qu’ils avaient perdue, ainsi qu’un degré d’autonomie plus grand. Hélas beaucoup piétinent, en bute à de graves fléaux sociaux comme l’alcool ou dans un état de santé physique et/ou psychique fortement dégradé, à un point qu’on a du mal à imaginer : incontinences, autisme, déficiences du langage… On apprend ici ce qu’aimer veut dire. Les mots sont rares, mais les regards, ou un sourire, un salut arraché valent un long discours. On y apprend la patience et l’échec. Sortir de l’impasse que sont l’exclusion et la grande dépendance sociale prend des mois ; mais on partage la joie de l’équipe d’animation quand l’un des pensionnaires quitte le foyer pour aller vivre dans un appartement en résidence sociale. Ces appartements, au nombre de 12, accueillent chacun deux ou trois personnes en fonction des besoins et des nécessités. Ainsi, dans un appartement ne se regroupent que des abstinents de l’alcool et dans un autre ne se retrouvent que ceux qui sortent de l’hôpital psychiatrique. Ces appartements en ville permettent ainsi à certains d’évoluer de manière autonome et de retrouver peu à peu une pleine autonomie, tout en restant dans un milieu relativement protégé.

Dix-sept personnes sont à pied d’œuvre : trois éducateurs, des animateurs, des travailleurs sociaux. « Diogène » travaille avec de nom-breux partenaires : les organisations sociales de la commune et de l’État, mais aussi « Emmaüs », les « toits du cœur », « les Restos du cœur » et le réseaux des diaconats des Églises locales. Travail considérable qui reste fragile et toujours menacé car tout le monde n’accepte pas facilement près de chez soi la population qui fréquente le foyer.

Soutenir de tels mouvements devient une nécessité, une dignité pour tous. Paradoxalement, quand on travaille au redressement de ceux que le destin a fait tomber, ce sont ceux que l’on aide qui nous relèvent en nous permettant d’exprimer ce qu’il y a de plus humain en nous : le refus de la misère humaine, de l’exclusion et de l’indignité.

Le christianisme social s’appuie sur un message d’espérance et d’amour, il est l’expression même de la grâce. Accompagner par la prière, la pensés ou l’action des associations comme « Diogène », c’est nous inscrire dans la droite ligne du message évangélique. feuille

Vincens Hubac

Pour nous contacter :
Noël aux Halles,
26 rue Rambuteau,
75003 Paris.
Tél. 01 42 72 72 47

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