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Numéro 191 - août-septembre 2005
( sommaire )

Vivre

Le policier, son pistolet et le carillon

À la sortie du culte de l’Oratoire du Louvre à Paris, tout récemment, mon collègue Gilles Castelnau et moi-même saluons un policier sur les marches, devant le temple. Il cherche à voir ce qu’est une église protestante car il n’en connaît aucune. Il est jeune, catholique. Il nous demande ce qu’est exactement le protestantisme ; et au cours d’une brève conversation, nous découvrons qu’il sait parfaitement qui est l’amiral de Coligny dont la statue se trouve au chevet de l’Oratoire, mais aussi très bien ce qu’est le massacre de la saint Barthélemy (nuit du 23 au 24 août). M’embrouillant dans les noms et les dates, je lui parle de Louis XIV, il me reprend en précisant qu’il s’agit de Charles IX. Il ajoute même que c’est la cloche de l’église voisine, Saint-Germain-l’Auxerrois, qui a donné le signal de la tuerie de 1572. D’où tient-il de telles connaissances ? De l’école, répond-il. Je pense alors avec reconnaissance au professeur, d’abord, au manuel, ensuite, d’histoire qu’il a eus !

Paris, Place de l’Amiral-de-Coligny

Paris, Place de l’Amiral-de-Coligny. De gauche à droite, la Mairie du Premier arrondissement de Paris, le beffroi où est accroché le carillon et l’église Saint-Gremain-l’Auxerrois. .

Son désir est de voir le temple qu’il regarde sur le seuil sans oser y entrer, mais qu’il trouve déjà très beau ainsi, de loin. Nous lui proposons de le visiter, lui expliquant que cet édifice originellement catholique a été donné aux protestants par Napoléon.

Il refuse notre invitation et déclare : « Je ne peux pas entrer dans votre église avec une arme à la ceinture. » Émouvantes et belles paroles de ce policier qui, en signe de respect, de tolérance et de paix, sans oublier les armes meurtrières et injustes du passé, ne veut pas en introduire une dans ce temple protestant aujourd’hui !

Cela dit, de nos jours, le compositeur protestant, carillonneur de la Ville de Paris, Renaud Gagneux fait régulièrement * sonner la mélodie du Cantique de Luther : « C’est un rempart que notre Dieu » sur le carillon qui est accroché dans le beffroi situé Place de l’Amiral-de-Coligny, entre la mairie du premier arrondissement de la Ville et l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. feuille

par Laurent Gagnebin

* On peut entendre le Cantique de Luther au carillon de la Mairie du 1er arrondissement de Paris tous les jours à 20h et en plus le dimanche à 12h45.

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