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Numéro 185 - Janvier 2005
( sommaire )

Série : foi et science

1. Aux frontières du vivant

Pour une série de quelques billets mensuels j’ai choisi d’aller visiter les frontières ; particulièrement intéressantes, car elles sont à la fois l’endroit où les séparations sont visibles mais aussi où les différences entrent en contact les unes avec les autres, les frontières sont à la fois abîmes et ponts.

Aujourd’hui je voudrais regarder de plus près la frontière entre vivant et inanimé. De grands penseurs et philosophes, proches parfois de la pensée libérale (Albert Schweitzer, Théodore Monod) ont insisté sur le « respect de la vie » dans leur réflexion et leur éthique personnelle. Il s’agissait pour eux d’étendre le respect envers l’humain au vivant, animal et végétal, un peu comme ce que l’on peut observer dans certaines religions orientales. Or la séparation entre vivant et inanimé n’est pas aussi évidente qu’on peut le penser au premier abord. En effet, si l’homme, l’animal et le végétal sont évidemment vivants, si les organismes unicellulaires, algues, bactéries… le sont assez évidemment, si les particules élémentaires, les atomes, les molécules sont inanimés, la question reste ouverte pour les virus. Ceux-ci peuvent être compris tout aussi bien comme de très grosses molécules que comme des êtres vivants.

En général, on caractérise le vivant par l’aptitude à se multiplier (Gn 1,28). Les virus, pour se multiplier, ont besoin d’une cellule vivante hôte qui va, elle, multiplier le virus ; on en déduit donc souvent qu’ils inclinent plutôt vers l’inanimé. Mais le monde vivant supérieur se caractérise par la reproduction sexuée et, là encore, chaque individu ne peut se multiplier qu’avec l’aide d’un partenaire de sexe différent. Serait-ce alors que l’individu sexué n’est pas vivant ? Bien évidemment non ; mais alors le virus est-il vivant, et devons-nous affirmer haut et fort le droit du VIH à se multiplier ? Comme on le voit sur cet exemple caricatural, la frontière floue entre vivant et inanimé oblige à relativiser les meilleures maximes morales. Ceci doit donc induire la conscience d’une solidarité de l’humanité non seulement avec « le vivant » mais aussi avec « l’inanimé ».feuille

Jean-Claude Deroche

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