Numéro 182 - Octobre 2004
( sommaire
)
Au cur des Écritures
Réveille-toi pour moi, toi qui as établi
le droit !
Quil est douloureux dendosser
une fausse accusation ! Sil ne sagit que dune erreur,
elle peut être corrigée. Mais quand sy mêle
lesprit de calomnie, il y a de quoi devenir fou. Alors la protestation
dinnocence résonne comme un hurlement pour réveiller
les consciences. Car il ne sagit pas seulement de plaider non
coupable, mais aussi de clamer que lon est de bonne foi quand
on affirme son innocence. À cette fin, comme naturellement, laccusé
en appelle à lordalie, au jugement de Dieu sur sa tête
pour prouver la véracité de ses dires et la clarté
de sa conduite : « Éternel, mon Dieu, si jai fait
tout cela
que lennemi foule à terre ma vie
»
Éternel, mon Dieu !
Je cherche en toi mon refuge ;
Sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi,
De peur quon ne déchire mon âme,
Comme un lion qui emporte sa proie sans que personne ne la délivre.
Éternel mon Dieu ! si jai fait cela,
Sil y a de la fraude dans mes mains,
Si jai rendu le mal à celui qui vivait en paix avec
moi,
Si jai dépouillé, sans raison, mon adversaire,
Que lennemi poursuive et atteigne mon âme,
Quil foule à terre ma vie,
Et quil couche ma gloire dans la poussière !
Lève-toi Éternel ! dans ta colère,
Lève-toi contre le courroux de mes adversaires,
Réveille-toi pour moi, toi qui as établi le droit
!
Psaume 7,2-7
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Étrange prière que ce cri du noyé qui se débat
dans les eaux de laccusation. Et pourtant cen est une :
prière extrême, prière presque interdite puisquelle
semble tenter Dieu en lassignant à son rôle de juge.
Et lon repense à la prière de Job soffrant
à toutes les punitions pour dénoncer linjustice
de sa propre souffrance, face à ses amis terrorisés devant
son insolence : « Si mon pas sest détourné
du droit chemin, si mon cur a suivi mes yeux, si quelque souillure
sest attachée à mes mains, que je sème et
quun autre mange, et que mes rejetons soient déracinés
! » Job 31,7-8. Mais y a-t-il une autre alternative à cette
révolte que le mutisme de celui qui, désespérant
de faire valoir sa cause devant Dieu ou devant les hommes, laisserait
salir son nom et sa réputation, ou même se laisserait finalement
persuader quil est coupable ? Car qui est juste devant Dieu?
Pour être entendue, la plainte peut-elle rester polie et mesurée
? Et laccusation mensongère qui touche à lintégrité
dun homme ne touche-t-elle pas à lintégrité
de Dieu ?
Donc il est bon de crier à linjustice ; il est bon de
se révolter contre laccusateur violent
Cest
lappel ultime et confiant au Dieu juste « qui connaît
les reins et les curs. »
Florence
Taubmann
À lécoute du culte dominical :
2. linvocation - louange
Par un premier chant spontané,
lassemblée acquiesce à la Salutation de Dieu.
Puis elle lui répond par lInvocation et la Louange.
Cette Invocation est le premier des trois appels à lEsprit
Saint qui structurent le culte. Il y aura, avant les lectures bibliques
et la prédication, la prière dite dIllumination
puis, avant la communion, la prière dÉpiclèse.
Au début du culte, le témoignage de lEsprit
permet dentrer dans la Louange, qui est comme une mémoire
reconnaissante des bienfaits de Dieu dans la création, dans
la vie, dans lhistoire. Puis un psaume chanté y fait
écho.
Ô Seigneur,
Éclaire notre regard
Et dépose dans nos curs un esprit de louange.
Par la nature que tu nous confies, création de notre temps,
Par les montagnes et les gouffres, les sources et les océans,
Par les arbres centenaires et par les fleurs des champs,
Par le soleil et la lune, les étoiles au firmament,
Par ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
Tu renouvelles notre espérance,
Nous te rendons grâces.
Par les hommes qui sont bons, ferment de notre humanité,
Par tous ceux qui se battent pour la justice et la paix,
Par les marques de courage, les gestes de charité,
Par ceux qui recommencent et qui savent pardonner
Par ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
Tu renouvelles notre espérance,
Nous te rendons grâces.
Par ton Église vivante aux quatre coins de notre Terre,
Tes disciples qui se retrouvent et qui te nomment Père,
Aussi pauvres et fragiles quun souffle, une prière,
Mais riches de ta Parole, qui fait de nous des frères,
Par ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
Tu renouvelles notre espérance,
Nous te rendons grâces.
Par ces jours où ta grâce a croisé notre chemin,
Lorsque ton Évangile a nourri notre faim,
Quand nous tavons reconnu dans un morceau de pain,
Que nous tavons prié en ouvrant nos deux mains,
Par ces signes de ta présence dont nous suivons la trace,
Tu renouvelles notre espérance,
Nous te rendons grâces.
Antoine Nouis : La Galette et la Cruche
En dautres lieux :
Ô mon cher Pan et vous autres,
toutes tant que vous êtes, divinités dici, accordez-moi
dacquérir la beauté intérieure, et pour
les choses extérieures, faites que toutes celles qui mappartiennent
aient de lamitié avec celles du dedans !
Puissé-je me persuader de la richesse du sage !
Et puisse être ma fortune juste de la grandeur quil faut,
pour que le seul capable de lemporter et de lemmener,
ce soit lhomme tempérant !
Prière de Socrate.
in Platon : Phèdre
Au fil dune pensée
Permettre à son visage
lharmonie dans la régularité des traits, cest
ce quon appelle sourire, cest le rire des sages. Il est
nécessaire de faire léducation de son sourire.
Clément dAlexandrie
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