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Numéro 176 - avril 2004
( sommaire )

Ces mots qu'on n'aime pas :

Orthodoxie

Les protestants libéraux voient des orthodoxes un peu partout et se plaisent à s’en distinguer. D’ailleurs, historiquement, cette appellation d’« orthodoxe » vient justement des libéraux qui voulaient montrer du doigt ce qu’ils n’étaient pas. Mais les querelles du XIXe siècle étant apaisées, la distinction n’est plus aussi simple. Car les idées libérales étaient tellement bonnes qu’elles se sont bien répandues partout, y compris dans le monde dit « orthodoxe ». On pourrait donc dire aujourd’hui, qu’en chaque protestant, cohabite en proportion variable une part de libéralisme et une part d’orthodoxie (à l’exception évidemment de celui qui a un goût prononcé pour le fondamentalisme). Chacun se complaît alors à aimer son libéralisme et à ne pas aimer l’orthodoxie de l’autre. Mais cette manière de voir est encore trop simple. Car il y a bien longtemps que les Réformés n’ont plus d’orthodoxie, puisqu’il n’y a plus d’autorité pour la définir et plus de confessions de foi pour les rassembler. L’orthodoxie n’est plus alors que ce que les libéraux ne croient pas. Reste à savoir si les autres le croient. Peut-être que les orthodoxes ne sont pas ceux que l’on pense. feuille

Henri Persoz

Le mois prochain : Prédestination.

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