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Débat
Réaction à l'article du lundi 14 mars 2005 de Libération
"À Montreuil, les protestants ne tendent pas l'autre joue"
Ils vont porter plainte contre le maire pour ses irruptions en plein culte.
Par Catherine Coroller

On n'est pas forcément d'accord avec cet article de Libération, et ici il semble opposé à la Fédération protestante pour soutenir l'élu de gauche, ce qui est bien dans le rôle de ce journal, bien entendu.

Mais dans cet article, Catherine Coroller n'a peut-être pas si tort quand elle dit que la Fédération Protestante cherche à intégrer des églises "évangéliques" pour augmenter ou ne pas perdre de son influence alors que les effectifs luthéro-réformés sont en décroissance. En tout cas le sens, la visée de la politique d'élargissement de la Fédération Protestante est une vraie question.

Le titre de cet article n'est pas mal vu non plus : "les protestants ne tendent pas l'autre joue". Il est en effet question ici d'églises relativement ou très fondamentalistes, cherchant à lire et appliquer la Bible au premier degré. L' argument de Catherine Coroller serait malhonnête face à des chrétiens libéraux. Nous entendons bien l'idée avancée par ce verset du sermon sur la montagne (Matthieu 5:39), mais nous ne le recevons pas comme un décret devant s'appliquer aveuglément en toute circonstance. Jésus frappé à la joue par un soldat romain aurait réagi en disant "pourquoi me frappes-tu ?" (Jean 18:23 ) ce qui est une façon créatrice de réagir, mais peut-être pas non plus universellement adaptée. La question de la réaction face à l'agression ne peut ainsi être tranchée hors d'un contexte particulier, ne jamais réagir serait laisser complètement le champ libre à la haine et à la violence, et systématiquement réagir en attaquant serait participer à cette violence. Entre les deux, il faut réfléchir, prier, et choisir.

Notre lecture serait plus dans la ligne de ce que propose Saint Augustin dans ce célébrissime commentaire de la 1e lettre de Jean : Une fois pour toutes, ce bref commandement t'est donné : Aime et fais ce que tu veux. Si tu te tais, tais-toi par amour, si tu parles, parles par amour, si tu corriges, corriges par amour, si tu pardonnes, pardonne par amour. Aie au fond du cœur la racine de l'amour. De cette racine, il ne peut sortir que du bien. « En cela consiste l'amour. Dieu a fait paraître son amour pour nous, en envoyant son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et voilà en quoi consiste cet amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés le premier ».

En l'occurrence, L'acte du député-maire Jean-Pierre Brard est un acte politique, et la réponse judiciaire que propose M. de Clermont peut être vu comme un Pourquoi me frappes-tu ? également médiatique, adéquat et proportionné. Pourquoi pas ?

Marc Pernot

 

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