logo d'Évangile et Liberté

Numéro 223
Novembre 2008
( sommaire )

Lire

Livre Traité des reliques

Un théologien catholique me déclara un jour dans un colloque universitaire qu’il n’avait compris le sens profond du protestantisme qu’après avoir lu le Traité des reliques (1543). C’est un privilège d’avoir de nouveau sous les yeux ce livre de Calvin : une cinquantaine de pages, remarquablement introduites et annotées par Bernard Cottret, auquel on doit déjà un Calvin, magnifique biographie parue en 1995 chez Jean-Claude Lattès. Ce Traité irrévérencieux, incisif, moqueur et drôle permet à Calvin de transposer « sur le plan du langage la pratique iconoclaste ». B. Cottret souligne la beauté de la langue, le rationalisme « tranquille » du Réformateur. Il souligne surtout les « rapports mimétiques » existant entre la relique médiévale et l’eucharistie catholique, comportant l’une et l’autre un « pouvoir thaumaturgique ». C’est dire que ce Traité est, à sa manière, une défense de la conception protestante de la cène. Dans la mesure où Jésus peut être, lui aussi, l’objet d’un culte idolâtre, n’est-ce pas, nous dit B. Cottret, toute une « jésulâtrie » que dénonce ici Calvin ? Il est bon, en cette veille d’année 2009 (500e anniversaire de sa naissance) de redécouvrir Calvin, pour beaucoup de manière inattendue, tout pétri d’humour dans un petit, mais combien important, pamphlet théologique. feuille

Christine Durand-Leis


Jean Calvin, Traité des reliques,
Les Éditions de Paris, 2008, 78 pages, 13 €


haut

couverture du livreLivre Jacques Ellul

On sait que Jacques Ellul (1912-1994) ne portait pas dans son cœur la théologie libérale mais il semble qu’il n’ait retenu que le moralisme du XIXe siècle. Or, certains commentaires et analyses d’Ellul sont partagés par la pensée libérale : sa préoccupation pour l’écologie, sa défiance des institutions, son goût pour la liberté et l’éclectisme de ses recherches.

Une première partie du livre est consacrée aux deux versants de l’œuvre prolifique d’Ellul, le versant sociologique d’une part, incluant les thèmes de la technique, de la politique, de l’art, etc., et le versant théologique, d’autre part. Frédéric Rognon prend soin d’expliquer comment « sociologie et théologie se questionnent, se répondent et se nourrissent l’une l’autre ».

Dans une seconde partie, les trois sources fondatrices de sa pensée (Kierkegaard, Marx, Barth) sont passées au crible, ainsi que quelques confrontations avec des théologiens et des philosophes (de Calvin à Ricœur).

Frédéric Rognon ne gomme pas la radicalité et l’outrance de certaines thèses d’Ellul, ses relectures parfois tendancieuses et les interprétations divergentes de ceux qui se réclament de lui. L’héritage est peut-être impossible. feuille

Olivier Guivarch


Frédéric Rognon, Jacques Ellul. Une pensée en dialogue,
Genève, Labor et Fides, 2007, 390 pages, 27

.


haut

couverture du livreLivre Le dernier des cathares, Pèire Autier

Pour comprendre le valdéisme, il est certain que l’histoire du lyonnais Valdo (ou Valdès), beaucoup trop racontée, n’explique pas l’originalité du mouvement (il y eut un valdéisme antérieur à Valdo), ni l’évolution de la dissidence : les oppositions puis les liens avec les cathares, « l’internationale Valdo-Hussite », enfin l’adoption de la Réforme, non sans l’opposition de quelques Barbes, et la disparition dans le protestantisme.

Pour comprendre le catharisme, on découvre que la vie, l’histoire de Pierre Autier (Pèire en occitan), initiateur de l’ultime réveil de son Église dans la clandestinité, qui est à lui seul une épopée cathare, est totalement instructive et éclairante. Anne Brenon désigne Autier comme le dernier des « Bons-Hommes » (l’auteur n’emploie plus le terme trop ambigu de « parfaits »). D’autres ministres de l’hérésie, en ce début de XIVe, comme Guilhem Belibaste ou Pèire Sans sont attestés. Mais Autier brille par la rigueur et la force de son charisme. En 10 ans il redonne presque à l’Église interdite son dynamisme antérieur à la Croisade. Souhaitons du rayonnement à la redécouverte d’Autier : tantôt précurseur du libéralisme, tantôt archéo-monastique… feuille

Henri Persoz


Anne Brenon, Le dernier des cathares Pèire Autier,
cinquante ans après Montségur, un homme reprenait le flambeau du combat…,
Éditions Perrin, 2006, 484 pages, 22,5 €.


haut

Merci de soutenir Évangile & liberté
en vous abonnant :)


Vous pouvez nous écrire vos remarques,
vos encouragements, vos questions



Accueil

Pour s'abonner

Rédaction

Soumettre un article

Évangile & liberté

Courrier des lecteurs

Ouverture et actualité

Vos questions

Événements

Liens sur le www

Liste des numéros

Index des auteurs


Article Précédent

Article Suivant

Sommaire de ce N°