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Numéro 222
Octobre 2008
( sommaire )

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Livre À la découverte de Schleiermacher

C’est avec la clarté que lui connaissent nos lecteurs que Bernard Reymond nous entraîne À la découverte de Schleiermacher (1768-1834), « père de la théologie moderne » que Reymond considère également un réformateur de la Réforme.

Dans ce livre concis, en 5 parties, Reymond retrace le parcours d’une vie, nous offre une longue intro­duction à l’ouvrage fondamental de Schleiermacher, De la Religion (dont il a effectué une remarquable traduction), en étudie la pensée dans sa maturité et la spiritualité, concluant son ouvrage par l’héritage de Schleiermacher dans la théologie et la philosophie jusqu’à nos jours.

Les Dialogues de Platon ont fortement influencé sa manière de penser la théologie. Il y comprend que la méthode dialectique de l’Athénien tend à faire apprendre à chacun à penser par lui-même et à se faire ses propres idées. C’est de cette méthode que Schleiermacher s’inspire dans tout son enseignement tant théologique que philosophique, fidèle à ce qu’il écrit lui-même dans une lettre : « Ma philosophie et ma dogmatique sont décidées à ne pas se contredire. »

Reymond conclut son essai écrivant : « La réaction de Schleiermacher à l’immoralité de la morale rebondit dans sa critique de l’irréligiosité de la religion. Sa découverte des arts lui donne le modèle pour repenser le fait regligieux et son aperception chrétienne de la foi transparaît en contrepartie dans son approche des arts. »

C’est dire combien la pensée de Schleier­macher est indispensable à notre réflexion actuelle et combien ce livre si accessible est utile. feuille

Laurent Gagnebin


B. Reymond, À la découverte de Schleiermacher,
Paris, Van Dieren, Nov. 2008, 12 €


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Livre Le protestantisme menacé

Pierre Merlet, originaire de Montélimar, est devenu pasteur dans la Drôme après avoir travaillé pendant une quinzaine d’années aux PTT. Il a collaboré étroitement avec André de Robert au centre de Villemétrie, puis au journal du Christianisme au XXe siècle avant d’être nommé pasteur à Douai. Il continue son ministère, comme retraité actif, dans le consistoire de Haute-Normandie.

P. Merlet a été pendant cinquante ans un témoin engagé, sans être pour autant partisan, de la vie du protestantisme français. Ses souvenirs permettent de mieux comprendre l’atmosphère qui a régné pendant les années 1945 à 1995. Très marqué par la théologie de Karl Barth et le christianisme social, Pierre Merlet jette un regard à la fois compréhensif et lucide sur cette période parfois agitée qui a entraîné, dans l’Église réformée en particulier, bien des mutations, voire quelques crises. L’intérêt principal de cet excellent petit ouvrage vient du fait que l’auteur a su conserver une distanciation critique vis-à-vis des institutions et des courants théologiques.

Lorsqu’il donne son avis, il ne manque jamais de peser le pour et le contre, ce qui aidera le lecteur à se faire une opinion par lui-même. Les mémoires de Pierre Merlet sont marquées par une note de confiance et d’espérance : notre héritage n’est pas derrière nous, mais devant nous.  feuille

Philippe Vassaux


Pierre Merlet, Le Protestantisme menacé par la Réforme,
Marseille, Éditions Onésime, 2007, 125 p., 16 €.


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Livre Les Aveux

Cette nouvelle traduction des Confessions, avec un évident souci de la qualité littéraire et poétique de l’œuvre, doit intéresser les lecteurs avertis de la place de l’évêque d’Hippone à la fin du IVe siècle, au moment où le monde romain reconnaît le christianisme, sans parvenir à s’appuyer suffisamment sur lui pour conjurer le « péril barbare ». Augustin meurt d’ailleurs en 430, dans Hippone assiégée par les Vandales.

Certes, les protestants ont leurs réserves habituelles à son propos, notamment : péché originel, soumission de la femme, appel à la force pour faire entrer dans l’Église indécis ou hérétiques (Augustin se réfère à Luc 14,23 : compelle intrare). Mais les Aveux ne touchent qu’assez peu ces thèmes, étant essentiellement consacrés aux 35 premières années de sa vie, avant sa conversion, au temps de sa quête acharnée des plaisirs et de ses ambitions de rhéteur. Itinéraire d’un puissant intérêt et s’achevant par la louange d’un Dieu qui a patiemment attendu qu’Augustin cesse de le fuir.

Dépassant les concepts philosophiques qui ont alors cours, Augustin conçoit un Dieu élevé au-dessus de l’humanité, pur Esprit sans substance, sans dimensions et sur lequel le temps n’a aucune prise, bien que son Amour s’inscrive dans l’histoire de chaque homme. Augustin sort grandi de cette recherche et F. Boyer rend toute la saveur d’une langue qui, au-delà de celle des philosophes de son temps, se colore de nombreuses citations bibliques. feuille

Bernard Félix


Saint Augustin, Les Aveux,
nouvelle traduction par Frédéric Boyer, éditions P.O.L. 2008, 24 €.


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