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Dans le N°213


Fin de vie et euthanasie

Un de nos fidèles lecteurs nous a adressé plusieurs textes concernant la fin de vie. Voici l’un d’eux, qui invite à la réflexion sur ce sujet important


Des affaires récentes ont amené les Français à réfléchir à ce qu’on appelle (malheureusement) l’euthanasie. Je préfère pour mon compte parler de «droit à une aide active à mourir».

Déblayons d’abord le terrain : je ne crois pas qu’avancer sa propre mort soit porter atteinte à la souveraineté de Dieu. Dieu ne m’a pas donné la vie. Celle-ci est le fruit de l’amour humain. Dieu n’est ni dans les spermatozoïdes, ni dans les ovaires. Pas plus qu’il n’est dans les cellules cancéreuses ou les dérèglements du cerveau. Ne sacralisons pas ce qui ne l’est pas. Le « Tu ne tueras pas » s’applique à l’autre auquel je peux être tenté de retirer sa vie, mais pas à moi-même si je décide d’y mettre fin.

Je ne parlerai pas du suicide (on dit des choses tellement aberrantes à ce sujet). Je parlerai plutôt de l’impossibilité, où je risque de me trouver, d’endurer des souffrances par trop insupportables. Je sais, il y a les soins palliatifs. Mais on reconnaît qu’il existe des douleurs réfractaires, c’est-à-dire impossibles à atténuer avec les antalgiques les plus puissants. D’ailleurs, dans les soins palliatifs, il arrive que l’on procède à la « sédation » d’un malade en fin de vie. De quoi s’agit-il ? De lui administrer des produits tels qu’il sombre dans une sorte de coma dont il risque de ne pas sortir. C’est ce qu’on appelle « le double effet ». J’administre un produit pour soulager (intention), mais je n’exclus pas qu’il puisse aboutir à la mort (effet non intentionnel, effet second).

Alors, quand les souffrances sont telles que je ne peux plus les supporter, comment ne pas souhaiter qu’une main charitable me procure la fin de mes tourments ? Mourir dans une semaine, voire dans quelques jours ou quelques heures, où est la différence ? Arrêtons-nous ici : il ne s’agit en aucun cas de l’exiger de quelqu’un qui y serait opposé à cause de ses convictions. La clause de conscience doit jouer absolument et sans conteste.

Encore un mot relativement à la souffrance : je ne crois pas qu’elle soit agréable à Dieu. Quel serait ce Dieu qui se repaîtrait des douleurs humaines ? Non ! La souffrance n’est pas rédemptrice.

À propos d’un sujet aussi grave, il convient de bannir les propos caricaturaux. Il n’est pas question de faire mourir ceux ou celles que quelqu’un jugerait indignes de vivre. Tout être humain est « digne » : même les trisomiques, les schizophrènes ou les personnes atteintes d’Alzheimer. Moi seul, dans ma subjectivité, au nom de la liberté qui est la mienne de disposer de mon corps (je peux donner des organes !), suis apte à décider du terme. Ce n’est pas de l’orgueil, c’est la reconnaissance de mes limites face à l’intolérable.

Une dernière considération : on sait que les suicides de grands vieillards sont plus nombreux que ceux des jeunes gens. S’ils avaient la certitude d’être exemptés des souffrances terminales, ils ne se suicideraient pas. L’expérience a prouvé qu’il suffisait de mettre à la portée d’un grand malade un produit à effet létal, pour qu’il ne s’en serve pas et meure rasséréné.

Jean Beauté, Bouchemaine

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Nos cantiques

L’article de Christine Durand-Leis (E & L n° 212, octobre 2007, p.2-3) nous a déjà valu plusieurs courriers élogieux. Celui-ci par exemple.


Félicitations à Christine Durand-Leis pour son bel article sur le « dépoussiérage de nos cantiques ». Cela encourage ceux qui œuvrent dans ce sens, même si ce n’est pas facile et si tout le monde ne comprend pas tout de suite l’importance de cet enjeu spirituel. Merci.

Roger Parmentier, Le Mas d’Azil.

P.S. Un petit recueil avec musique vient de paraître. Il sera envoyé gratuitement. S’adresser à : A.C.T.U.E.L., Raynaude, 09290 Le Mas d’Azil.

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Questionner

Et le « questionner » de Gilles Castelnau (E & L n° 210) continue à provoquer des réactions dont voici deux extraits.


[…] Lorsque je lis que les gens sont visiblement étrangers à ce que le pasteur dit dans des cérémonies comme un baptême ou un mariage, je ne peux m’empêcher de penser que ce sont souvent des personnes très peu instruites dans les doctrines chrétiennes : inutile donc d’imiter les gens du Moyen-Âge qui se fouettaient jusqu’au sang en le transposant mentalement : il faut appeler un chat un chat et un païen moderne un païen (qui se dit athée ou agnostique au nom du « bon sens commun » que récusent allègrement les scientifiques – cf. La science et le bon sens d’Oppenheimer), même s’il a reçu un peu d’eau avec une formule sanctifiante à sa naissance ou même plus tard, car l’ignorance de ces rudiments de la connaissance chrétienne les plus élémentaires (par ex. ne pas savoir dire le Notre Père à son propre baptême à 14 ans) renvoie aux réalités du siècle et ce sont celles du néopaganisme dans lequel nous vivons bel et bien. C’est peu de dire que la société française est déchristianisée lorsqu’on voit la manière dont on pratique les fêtes dites « religieuses » par exemple Noël où le Père Noël a bel et bien remplacé l’enfant Jésus, Pâques où l’on s’occupe bien davantage des œufs en chocolat que du Ressuscité. On ne peut plus ignorer que cette société a ses idoles, d’un autre genre que Vénus, Astarté ou Mars, mais qui s’appellent Johnny Hallyday, Elvis Presley, Zidane ou Madona et quelques autres sans oublier tous les « ismes » dont Tillich disait qu’ils sont bien plus les vraies religions de notre époque.[…]

Claude Olivier Fischer, Étretat

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[…] Évoquant les récits de la Genèse relatifs à la création de l’homme, dans un culte oecuménique, j’ai utilisé l’expression « mythes fondateurs ». Stupeur et effroi...

Comment faire admettre aux paroissiens l’inadaptation (l’ineptie ?) de plusieurs paroles bibliques reconnues comme historiques depuis deux siècles ?

Le choc ne va-t-il pas déstabiliser les consciences fragiles ? Les pasteurs en exercice, ne craindront-ils pas de faire fuir leurs fidèles ? et... leur contribution financière ?

Ne faudrait-il pas, qu’auparavant, des théologiens soient mandatés pour rédiger un texte clair permettant le passage dans la foi, de l’histoire au mythe, de la formulation péremptoire à l’interprétation riche, humble, nourrissante ? Car, reconnaissons-le : le niveau de réflexion théologique des fidèles (et de pas mal de pasteurs) est très bas. […]

Jean Hoibian, Montélimar

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