Au Courrier des Lecteurs

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Dans le N° 208

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Abel et Caïn

Réaction à « Questionner » de Jacques Peyron (no de février 2007 d’Évangile et liberté). Cet article me remet en mémoire le commentaire d’un rabbin sur le rejet par Dieu de l’offrande de Caïn. En voici un reflet :

Abel apporta à Dieu les prémices de ses bêtes et leur graisse, alors que Caïn apporta une offrande de fruits de la terre. Abel offre les prémices créées par Dieu ; Caïn, les fruits de son travail. C’est pourquoi Dieu a tourné son regard vers Abel et son offrande, hommage reconnaissant au Créateur, mais détourna son regard de Caïn et de son offrande, fruit de son travail. L’un remet à Dieu ce que Dieu lui a donné. L’autre offre à Dieu ce que l’homme a produit. L’un est reconnaissant au Créateur. L’autre veut être récompensé. L’un offre une vie en sacrifice. L’autre présente une récolte. L’un témoigne de sa foi. L’autre, de ses œuvres. C’est pourquoi Dieu accueille Abel alors qu’il renvoie Caïn vers lui-même. Voilà ce que veut dire, entre autres lectures, ce passage de Genèse 4,1-16. Lecture qui va bien plus loin que celle qui n’y verrait que l’hostilité traditionnelle entre les orgueilleux sédentaires (Caïn) et les éleveurs nomadisants (Abel). C’est du moins ce que j’ai cru comprendre en écoutant le rabbin.

André Breton, Pau

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Rencontrer, c’est écouter

Laurent Gagnebin a écrit une page d’Évangile et liberté sur « Bouddhisme et christianisme » (Février, n° 206, rubrique « Dialoguer »). Il est, me semble-t-il, essentiel d’approfondir cela en notre XXIe siècle.

Apprendre à rester soi-même , dans le dialogue. Les rencontres en prison m’ont appris que rencontrer, c’est écouter. N’être ni juge, ni avocat, mais témoin en se souvenant que le témoin ne parle que s’il est interrogé. C’est ce que m’ont appris les Assises, où j’ai accompagné des gars qui passaient en jugement.

Le témoin jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Serment impossible, assurément, qui est immédiatement mis en doute par le procureur et la partie adverse. Jésus demande à ses disciples d’être ses témoins, non ses avocats. Le témoin reste tout simplement lui-même, « au lieu où il parle », comme le dit l’article en question. Il n’est ni juge ni avocat.

Quant au « doctrinarisme » (W. Monod) dont parle l’article, ne serait-il pas une façon de se rassurer ? Méthode Coué : affirmer que l’on est dans la vérité ? Nous sortons, me semble-t-il, de cet autoritarisme. La juxtaposition avec l’islam (là où l’article parle de bouddhisme) n’aurait-il pas un côté positif de pluralisme assumé ? L’autre n’est pas dans l’erreur, mais dans la différence.

Hugues Vertet,
24230 Lamothe Montravel

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Un langage religieux différent

Votre revue arrive à point nommé. Il y a longtemps que j’ai la certitude que le « langage » de la religion chrétienne doit changer ; et ceci doit correspondre à une attente quasiment générale si l’on compte ceux qui en sont conscients et ceux qui n’imaginent pas qu’il puisse y avoir un autre langage que celui chargé de stéréotypes qu’ils connaissent et refusent.

Monique Patezour,
66820 Fuilla

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De grâce, ne changez rien au cartouche

Depuis peu nous sommes abonnés à Évangile et Liberté. C’est grâce au cartouche que nous avons pris cet abonnement (le seul abonnement que nous avons). Nous en avons eu assez des doctrines catholiques dans lesquelles nous avons été élevés. Il y a 40 ans, on croyait que tout allait se libérer et s’ouvrir : c’est le contraire qui s’est passé. Alors, de grâce (mais nous ne sommes en rien des décideurs), ne changez rien à ce cartouche qui est une véritable fenêtre ouverte sur la Vérité.

Michel et Michelle Deladoeuille,
05700 Trescléoux.

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